Après avoir couru le marathon de Valence (Espagne) en 2h05’41’’, le garde républicain Mehdi Frère pensait avoir faire le plus dur pour disputer ses premiers Jeux olympiques l’été prochain, à Paris. Premier Français, l’athlète de la Garde républicaine figurait dans la présélection tricolore et pouvait attendre sereinement la liste définitive. Sauf que l’annonce de Fédération française d’Athlétisme, qui devait intervenir le 14 mai 2024, se fait toujours attendre. La raison: le gendarme est, selon le site Spe15, rattrapé par une information de l’antidopage et sous le coup de trois manquements à ses obligations de localisation. Pour rappel, un troisième manquement peut engendrer jusqu’à 2 ans de suspension. Si tel est le cas, Mehdi Frère manquerait les JO de Paris.
Aucun contrôle antidopage manqué
À nos confrères de L’Equipe, le gendarme a bien confirmé qu’il était sous la menace d’un troisième manquement, "mais que ce dernier était seulement supposé. C'est à dire qu'il a été constaté, mais que toute la partie de la défense n'était pas encore passée et donc que les trois manquements sur un ensemble de 12 mois pouvant entraîner une suspension n'étaient pas encore avérés", écrivent-ils.
A chaque manquement, l’athlète a droit à un délai de 15 jours pour expliquer les raisons d’un manquement. Ce que Mehdi Frère a fait. L’avocat du gendarme, Maître Laurent Fellous, confirme que l'athlète "ne voulait pas manquer des contrôles et ces derniers ont été réalisés. Il ne s'est pas soustrait à un quelconque contrôle antidopage. Ce qui lui est reproché à ce stade, c'est un potentiel troisième manquement notifié par l'AIU. Il a la possibilité de présenter des observations, ce qu'il a fait".
En raison de ses résultats, Mehdi Frère avait été intégré au groupe cible de l’Agence Française de lutte contre le dopage (AFLD) en 2020. Il avait aussi intégré celui de l’AIU au regard de son niveau de performance. Pour assurer un maillage complet de la lutte antidopage, ces deux entités travaillent en commun.
Selon les règlements, l’ajout dans un groupe cible oblige le sportif à fournir chaque jour un créneau horaire de 1h pour permettre un contrôle. L’athlète doit donc remplir ses localisations dans le logiciel ADAMS. Si elles ne sont pas transmises ou si elles sont erronées ou incomplètes, un manquement peut être constaté. Un « no show » ou une absence lors d’un contrôle peut aussi faire partie d’un manquement potentiel.
Le gendarme Mehdi Frère second du semi-marathon de Paris
Contrôlé une quinzaine de fois depuis février 2023
Selon Mehdi Frère, cité toujours par l’Equipe, les deux premiers manquements seraient deux "retards dans la modification d’informations de localisation". Le troisième manquement, est, de son côté, toujours à l’étude. "Le principe de présomption d'innocence est très important. Il ne s'agit que d'une procédure en matière de localisation et pas de prise de produits dopants. Il n'y a pas de volonté de soustraire à ses obligations", insiste encore l’avocat de Mehdi Frère.
Dans un communiqué, la Fédération française d’athlétisme (FFA), qui a été renseignée par les instances antidopage, a décidé de repousser l’annonce d’une première partie de sa sélection pour les JO de Paris.
Mehdi Frère a déjà été contrôlé une quinzaine de fois depuis le mois de février 2023. Tous ces contrôles se sont révélés négatifs. Le marathonien de la Garde républicaine espère toujours disputer ses premiers Jeux dans plusieurs semaines. "Je me rends en stage dans des endroits identifiés que ce soit au Kenya ou à Font-Romeu. On me reproche des manquements, j'ai peut-être été négligent car je suis censé connaître les règles et m'y appliquer parfaitement. Mais ma bonne foi existe, je suis toujours localisé sur Strava (application d'activités sportives). Mais j'insiste sur le fait qu'aucune procédure n'est pour l'heure engagée", conclut Mehdi Frère.
Fin mars, il avait notamment pris la 20e place de mondiaux de cross, en étant classé troisième meilleur coureur européen, quelques jours seulement après avoir pris la 2e place du semi-marathon de Paris.
Marathon : un athlète de la Garde républicaine dans le top 20 des mondiaux d’athlétisme