Non sélectionné pour les Jeux paralympiques, le gendarme Florian Bouziani a pris sa revanche en devenant champion du monde de paracyclisme pour la seconde fois de sa carrière.
Cocorico pour Florian Bouziani ! L’athlète handisport de la Gendarmerie nationale remporte son second titre de champion du monde de paracyclisme. À Zurich, le 24 septembre 2024, il s’est imposé dans l’épreuve du contre-la-montre. Ce titre sonne surtout comme une revanche. En effet, le militaire avait été privé des Jeux paralympiques de Paris il y a moins d’un mois.
Une revanche donc ! Florian Bouziani ne s’en cache pas. Il nourrissait clairement ce sentiment, avant le départ et au moment où il a appris qu’il était de nouveau champion du monde. « Franchement, je ne sais pas si c’est le titre ou la revanche qui est le plus important, explique-t-il. J’ai tellement souffert de cette nouvelle injustice ! »
Donner tort à la Fédération française handisport
Pour rappel, malgré des résultats internationaux, le gendarme n’avait pas été sélectionné par la Fédération Française Handisport (FFH). Avant les Jeux paralympiques, il était pourtant le meilleur tricolore dans l’épreuve du contre-la-montre. Il pouvait légitimement nourrir l’ambition d’obtenir une médaille. Hélas, pour des raisons de quotas, qui ne tiennent pas forcément compte des résultats, il est de nouveau resté sur le bas-côté de la route…
Le pire est que Florian Bouziani avait déjà connu une telle injustice il y a trois ans, avant les Paralympiques de Tokyo en 2021. Sacré quelques semaines plus tôt avant le début de l’épreuve, il n’avait pas été sélectionné, toujours pour une question de quotas qui ne permet pas de sélectionner beaucoup de coureurs. « Deux fois, j’ai été victime de cette injustice. Franchement, j’ai tellement souffert de cette nouvelle non-sélection pour les Jeux paralympiques. J’ai voulu prouver aux personnes de la fédération, aux décideurs, que j’avais ma place pour ces jeux et que j’aurais pu apporter une médaille à la France », ajoute-t-il encore.
Preuve que rien ne pouvait arrêter Florian Bouziani sur ce contre-la-montre, il a battu son record personnel avec une moyenne de 48 km/h tout au long du parcours. Un circuit qui lui convenait parfaitement. « Pour un rouleur comme moi, c’était parfait », assure-t-il.
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Rien n’effacera cette injustice
Rien n’effacera la déception. Mais d’ici quelques semaines, Florian Bouziani mesurera sans doute la teneur de son exploit avec ce deuxième titre de champion du monde. La suite ? « Je vais finir la saison avec une course chez les valides et une cyclotourisme. Ensuite, je vais me reposer car la préparation a été difficile et intense. »
Quant à un nouveau cycle le menant jusqu’aux Jeux paralympiques de Los Angeles en 2028, Florian Bouziani ne veut même pas y penser. « La fédération m’a fait le coup deux fois. Je vais faire les épreuves internationales et les grands championnats. En revanche, je ne vais plus me focaliser sur les Jeux paralympiques. Et si ça vient, tant mieux, mais je ne miserai plus tout sur une sélection. »