Un gendarme (de réserve) à la tête du ministère des Armées. L'image est belle et désormais bien réelle! À bientôt 36 ans, Sébastien Lecornu vient d'être nommé ministre des Armées du nouveau gouvernement formé par la Première ministre Élisabeth Borne.
Il voulait devenir militaire
Fils unique d'un technicien d'une usine construisant notamment des moteurs d'avions, et petit-fils d'un résistant gaulliste, il voulait initialement devenir militaire. Une trajectoire qu'il empruntera malgré tout, puisqu'il s'engage en 2011 dans la réserve opérationnelle du groupement de l'Eure. D'abord sous-lieutenant, il passe un an plus tard lieutenant. A cette occasion, il commandera ainsi des pelotons de réservistes dans le cadre de missions de surveillance et d'intervention. Parmi les volontaires qu'il commande alors, figure un certain Alexandre Benalla, qui fera parler de lui quelques années plus tard, une fois Emmanuel Macron élu président de la République.
Parallèlement à sa vie politique, le lieutenant de réserve continue à effectuer quelques missions au profit de la Gendarmerie de l'Eure. Puis en 2017, il devient colonel de la réserve de spécialistes de la Gendarmerie, directement rattaché à la direction générale de l'Arme.
Un engagement politique précoce
Engagé politiquement très tôt à droite, il rejoint dès 2009 le cabinet du normand Bruno Le Maire, alors ministre de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche, au sein du gouvernement de François Fillon. Il est alors conseiller technique chargé des relations avec les élus locaux.
Bien implanté au niveau local dans le département de l'Eure, il devient en 2014 maire de Vernon. Puis il gravit les échelons territoriaux, jusqu'à être élu à la tête du conseil départemental du département haut-normand. Un poste qu'il quittera en 2017, après sa nomination en tant que secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire de l'époque, Nicolas Hulot, au sein du gouvernement d’Édouard Philippe. Un an plus tard, il est nommé ministre chargé des Collectivités territoriales. Puis il prend le portefeuille des Outre-mer à l'été 2020. Un poste auquel il a notamment eu à gérer, en dehors de la crise du Covid, plusieurs montées de tensions outre-mer, nécessitant l'envoi de renforts de gendarmes. Il a également été à la manœuvre lors de la dernière étape du référendum pour l'autonomie de la Nouvelle-Calédonie. Une opération qui a d'ailleurs nécessité une très importante mobilisation des Armées et de la Gendarmerie.
Que ce soit dans son département de l'Eure, à la Transition écologique, aux Collectivités territoriales ou à l'Outre-mer, Sébastien Lecornu a toujours gardé une forte attache avec le monde militaire, ne manquant jamais une occasion d'effectuer un déplacement comme lors de la passation de commandement de la base aérienne 105 d'Evreux, en septembre 2021 (illustration).
Plus jeune ministre des Armées
Celui qui soufflera sa 36ème bougie le 11 juin va donc prendre en main le très stratégique ministère des Armées, faisant de lui le plus jeune titulaire de ce ministère régalien de la Ve République, devançant Maurice Bourgès-Maunoury, ministre de la Défense nationale de la IVe République à l'âge de de 41 ans. Au titre de ministre des Armées, Sébastien Lecornu, bien que la Gendarmerie ait rejoint le ministère de l'Intérieur en 2009, aura la main sur quelques milliers de gendarmes, notamment ceux des gendarmeries spécialisées (gendarmerie de l'Air, gendarmerie maritime, gendarmerie de l'armement, gendarmerie de la sécurité des armements nucléaires), ou encore les gendarmes servant aux côtés des armées en opérations extérieures, au sein de la Prévôtale.
Sa mission de ministre des Armées sera toutefois loin d'être simple, avec de gros dossiers en cours comme la guerre en Ukraine ou encore l'opération Barkhane qui se poursuit au Sahel, malgré le retrait progressif des troupes françaises du Mali.
La passation de pouvoir avec Florence Parly s'est déroulée ce vendredi en tout début de soirée à l'Hôtel de Brienne.