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11 avril 2024 | Société

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Un refus d’obtempérer toutes les vingt minutes sur les routes

par | Société

Les refus d'obtempérer des automobilistes ont légèrement diminué entre 2016 et 2023, mais les faits les plus graves sont en hausse, selon des chiffres inédits publiés ce jeudi par le ministère de l'Intérieur.  En moyenne sur cette période, la Police et la Gendarmerie ont constaté 25.700 délits de refus d'obtempérer routiers par an, selon le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), soit un toutes les vingt minutes. Sur ces sept années, ils ont diminué de 5 %, selon l'étude.

Dans le détail, ils ont d'abord connu une hausse de 12 % entre 2016 et 2021, passant de 24.400 faits à 27.300. Puis la courbe s'est inversée entre 2021 et 2023 (23.100), soit une baisse de 15 %. En revanche, près d'un refus d'obtempérer sur cinq concerne un délit "aggravé", c'est-à-dire qu'il expose "directement d'autres personnes à un risque de mort ou d'infirmité", souligne le SSMSI.  "La part de ces délits aggravés est passée de 16 % en 2016 (3.800 faits), "à 21 % en 2023" (4.900).

Plusieurs refus d'obtempérer ont tourné au drame, soit avec le décès d'un policier ou d'un gendarme renversé par le véhicule, soit avec celui de l'automobiliste tué par un policier ou par un gendarme. La mort de Nahel, 17 ans, le 27 juin 2023, tué par le tir d'un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine), avait provoqué une dizaine de jours d'émeutes de grande ampleur.

10% des refus d'obtempérer aggravés mettent en danger policiers ou gendarmes

Depuis janvier 2022, le SSMSI distingue policiers et gendarmes des autres victimes : ainsi, en 2023, parmi les 4.900 refus d'obtempérer "aggravés", 10 % ont mis en danger des fonctionnaires de Police ou des militaires de la Gendarmerie.

Les refus d'obtempérer se produisent partout sur le territoire. Entre 2016 et 2023, le département le plus concerné est la Martinique, avec 7,4 refus d'obtempérer pour 10.000 habitants, suivi par la Guadeloupe (7,2), la Seine-Saint-Denis (6,4), le Vaucluse (6), la Guyane (5,9), les Pyrénées-Orientales (5,3), l'Eure (5,3) et la Corse-du-Sud (5).
En zone Police, soit la moitié des infractions enregistrées, 97 % des faits sont commis par des hommes et 75 % par des personnes âgées de moins de 30 ans.

(avec l'AFP)

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