Accusé de graves violences sur deux hommes en 2021, un gendarme mobile a été rejugé par la Cour d’appel de Rennes le 18 février 2025. Il était accompagné d’un autre gendarme, affecté en départementale, au moment des faits. En septembre 2023, ce militaire de l’EGM 13/3 de Pontivy (Morbihan) avait en effet été condamné à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lorient. Il avait obtenu que sa peine ne figure pas sur la partie du casier judiciaire accessible aux employeurs, afin de continuer à travailler. Le militaire avait par ailleurs fait appel de cette condamnation.
Il reconnait un gendarme quand il tente de déposer plainte
En décembre 2021, un homme s’était rendu dans les locaux de la police municipale de Pontivy pour expliquer les violences dont lui et son ami avaient été victimes de la part de deux hommes qui disaient appartenir à la police.
Selon le Journal de Pontivy, la rixe a eu à Pontivy (Morbihan), à la fin d’une soirée alcoolisée. Deux hommes sortaient d’un bar quand ils avaient été interpellés par deux autres individus « en civil ». Une bagarre avait éclaté. Le prévenu aurait alors porté « quatre coups » à l’un des deux hommes, dont un alors qu’il gisait au sol, selon le récit du gendarme qui accompagnait le prévenu. Les deux militaires leur avaient prodigué les premiers soins.
Le lendemain des faits, l’autre plaignant avait tenté de déposer plainte à la gendarmerie de Pontivy. Sur place, il aurait alors « reconnu un gendarme comme étant l’un de leurs agresseurs ». Ce dernier l’aurait alors attiré à l’extérieur afin de lui signifier « le caractère inapproprié de sa plainte ». Le militaire l’informait aussi d’une vidéo sur laquelle on voit les deux hommes « tenter de renverser les deux gendarmes ».
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Les gendarmes dénoncés par le chef de police municipale de Pontivy
Le plaignant s’était alors rendu à la police municipale de Pontivy pour demander à voir les bandes enregistrées de la vidéosurveillance de la ville. Le chef de la police municipale de Pontivy avait dénoncé le gendarme mobile et son collègue.
Renvoyé devant le tribunal correctionnel de Lorient, le gendarme mobile de Pontivy avait reçu un blâme par sa hiérarchie. Son collègue, pour sa part, s’était vu infliger « une grosse sanction disciplinaire ».
Âgé de 32 ans, le militaire a expliqué avoir agi « en légitime défense ». « Imaginons que deux gendarmes aient dû faire face à une voiture qui leur fonçait dessus, qu’est-ce qui les empêche de partir à fond en courant? », s’est interrogé, Me Thomas Delaby, avocat des parties civiles. Autre élément qui ne plaide pas en faveur des gendarmes : ils n’avaient pas rendu compte de l’incident auprès de leur hiérarchie. « Dans un monde idéal, ils rentraient dans le bar et demandaient au gérant d’appeler les secours et leurs collègues. Ça n’était pas très compliqué, si on n’avait pas bu et qu’on n’était pas bourrés d’adrénaline », ajoute l’avocat général.
Le parquet général de la Cour d’appel de Rennes a requis la confirmation de la peine prononcée en première instance : trois mois de prison avec sursis et une sanction non inscrite sur la partie du casier judiciaire accessible aux employeurs. Le jugement sera rendu dans un mois.