Horreur en Occitanie. Sur fond de séparation amoureuse, un militaire de la Gendarmerie a tué, mardi 7 février 2023, le nouveau partenaire de son ex-compagne, pompier de profession. Les faits se sont déroulés dans la soirée de mardi, dans le village de Viols-le-Fort, situé à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Montpellier. Ce sont des voisins qui ont donné l’alerte après avoir entendu plusieurs détonations.
Selon le Métropolitain, l’auteur des coups de feu est un gendarme affecté à la brigade de gendarmerie de Ganges (Hérault). En début de soirée, il s’est rendu à l'ancien domicile conjugal, dont il est toujours copropriétaire, et où vit son ex-compagne depuis leur récente séparation. Sur place, il tombe sur un sapeur-pompier professionnel du Sdis34, avec qui son ex-compagne s’était mise en couple. Le gendarme aurait alors ouvert le feu sur l’homme."La victime a été abattue de 6 à 7 balles tirées sans doute en rafale à l'aide d'un fusil d'assaut de calibre 5,56, a dit le procureur de la République de Montpellier, Fabrice Bélargent. Il s'agissait d'une arme personnelle du mis en cause qui était tireur sportif”, précise le magistrat. Le militaire a ensuite retourné l’arme contre lui, mettant fin à ses jours. Il a été retrouvé "tué d'une balle sur un canapé", a précisé le procureur.
Le calibre 5,56 mm (calibre standard utilisé par l'OTAN) est utilisé dans les fusils d'assaut de type M-16, AR-15 ou encore HK-416. Dans leurs versions semi-automatiques accessibles aux tireurs sportifs, le calibre "commercial" utilisé est du .223 Remington. Par ailleurs, le ministère de l'Intérieur précise que les armes permettant un tir en rafale, catégorisées A2, sont interdites pour les particuliers. Aujourd'hui, les armes pouvant être détenues par les tireurs sportifs ne permettent plus un tir en mode rafale, toutes devant être semi-automatiques.
L'ex-compagne choquée
Médecin-anesthésiste dans une clinique de la métropole de Montpellier, l’ex-compagne du gendarme est également sapeur-pompier volontaire au service de santé et de secours médical du Sdis34. Absente lors de la fusillade, elle n’a pas été blessée, mais se trouve en état de choc.
Dès mardi soir, un important dispositif entourait la propriété où s’est déroulé le drame. Les experts de la cellule d’identification criminelle de la Gendarmerie de l’Hérault étaient à l’oeuvre. L’enquête a été confiée à la section de recherches de Montpellier.
Bien que les circonstances ne soient absolument pas comparables, il s'agit ici du quatrième suicide d'un gendarme recensé depuis le début de l'année 2023.
Plus de 5 millions d’armes détenues légalement en France
En France, le ministère de l’Intérieur précisait en 2021 à Franceinfo qu’environ 5,4 millions d’armes soumises à autorisation (catégorie B) ou déclaration (catégorie C) étaient recensées, pour près de 5 millions de détenteurs légaux. Il s’agit en grande majorité d’armes de catégorie C (4 millions), notamment utilisées pour la chasse (1,2 million de pratiquants) ou le tir sportif (229.000 licenciés en 2021).
Le service central des armes et explosifs (SCAE) du ministère de l'Intérieur nous indique par ailleurs que "environ 50.000 armes ressemblant à des fusils d'assaut, soit le sous-ensemble des armes longues semi-automatiques à percussion centrale et à chargeur amovible" –relevant des catégories A1 et B– sont actuellement détenues sur le territoire, d'après la base Agrippa. Une "base vieillissante, en cours de remplacement par le nouveau système d'information sur les armes (SIA)", mis en service il y a un an, en février 2022.
Même si la législation sur les armes est très restrictive, il est donc possible de détenir une arme d’épaule comme un fusil semi-automatique (tir au coup par coup). Cette possibilité s’adresse principalement aux tireurs sportifs licenciés, qui peuvent détenir jusqu'à 12 armes de catégorie B. Elle est toutefois soumise à des impératifs de sécurité. Le fusil doit être déclaré auprès de la préfecture du lieu de résidence, qui doit au préalable donner son autorisation à la détention d’une arme de catégorie B. Cette autorisation est valable cinq ans au maximum et peut être renouvelée. L’arme doit par ailleurs être stockée à domicile de manière sécurisée, par exemple dans un coffre fort adapté. Les conditions de transport sont également drastiques : fusil dans une mallette fermée, avec les munitions à part et en retirant la pièce de sécurité de l'arme ou en la verrouillant avec un système spécifique. Le tout accompagné des documents attestant de l'autorisation de détention et de transport de l'arme.
(Article mis à jour une nouvelle fois le 09/02/2023 avec des précisions du Service central des armes et des explosifs (SCAE) du ministère de l'intérieur sur ce type d'armes – catégories A1 et B – détenues en France).