C’est la dix-neuvième déchéance de nationalité depuis le début de l’année 2024. Une année record, soit davantage que les deux années précédentes.
Le Journal officiel publie ce samedi un décret daté du 22 août 2024 qui déchoit de sa nationalité française, « sur l’avis conforme du Conseil d’Etat », Manoye Dianifaba, un franco-mauritanien, âgé de 26 ans.
Selon Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme (CAT), cet homme avait été condamné le 22 octobre 2019 à quatre ans de prison ferme et dix ans de suivi judiciaire par le tribunal judiciaire de Paris. Le 5 août 2017, ce jeune homme, en proie à des problèmes psychologiques, et récemment radicalisé, avait été interpellé, porteur d’un couteau, sur le parvis de la Tour Eiffel. il bénéficiait alors d’une permission de sortie. Il avait déclaré aux enquêteurs vouloir s’en prendre à des militaires de l’opération Sentinelle en raison de la situation au Proche-Orient.
La déchéance de la nationalité française a été prononcée à cinquante et une reprises depuis 2015 : dix-neuf fois depuis le début de l’année 2024, onze en 2023, six en 2022, quatre en 2021, quatre en 2020, deux en 2019 et cinq en 2015. Elle a uniquement visé des Français possédant une autre nationalité. Ceux-ci ont participé à des attentats ou des tentatives d’attentat en France, ou combattu dans les rangs de Daech (Etat islamique) ou ceux d’Al-Qaïda, ou tenté de les rejoindre, en Syrie ou en Irak, ou encore apporté un soutien logistique et financier à ces organisations terroristes.
Pierre-Marie GIRAUD