Un forcené condamné en appel à huit ans de prison pour avoir tenté de tuer un gendarme

Photo : Cette condamnation en appel est moins lourde qu'en première instance.(Illustration : CQF-avocat/Pixabay)

22 novembre 2024 | Société

Temps de lecture : 3 minutes

Un forcené condamné en appel à huit ans de prison pour avoir tenté de tuer un gendarme

par | Société

En première instance, le prévenu avait écopé d’une peine de douze ans de réclusion criminelle pour avoir tenté de tuer un gendarme en 2021.

Jugé en appel par la Cour d’assises de la Haute-Loire, un homme de 50 ans a été condamné, le 20 novembre 2024, à une peine de huit ans de prison pour avoir tenté de tuer un gendarme. En mars 2021, le militaire intervenait à Lanobre (Cantal), au domicile du prévenu qui menaçait de se suicider. Il s’était fait alors tirer dessus. En première instance, Didier Daumart avait écopé d’une peine de douze ans de prison, en juin 2023, par la Cour d’assises d’Aurillac au terme de trois jours de procès. Cette condamnation était supérieure aux réquisitions du ministère public. Le prévenu avait alors décidé de faire appel.

Comme l’explique La Montagne, les faits se sont déroulés le 27 mars 2021. Les gendarmes se sont rendus au domicile du quadragénaire qui avait menacé de se suicider après avoir échanger des messages avec sa compagne, avec qui il était en instance de séparation. Cloîtré chez lui, l’homme était armé d’un fusil à double canon. 25 gendarmes avaient été déployés autour de son domicile. Depuis sa fenêtre, le forcené avait tiré à plusieurs reprises. Puis, il avait tiré, depuis sa terrasse, au moins à une reprise en direction d’un adjudant qui avait alors riposté. Grièvement blessé, il s’était rendu trois heures plus tard, tandis que le GIGN était en chemin.

Lire aussi : Aurillac : un homme condamné à douze ans de prison pour avoir tenté de tuer un gendarme à Lanobre (Cantal) en mars 2021

Altération du discernement

Transporté à l’hôpital, il avait ensuite été mis en examen pour tentative de meurtre sur une personne dépositaire de l’autorité publique. L’un des deux négociateurs, interrogés par le président lors du premier procès, avait évoqué une tentative de suicide by corps (suicide par police interposée). Ce qui veut dire que le prévenu aurait provoqué les gendarmes pour se faire tuer en retour.

Lors de ce procès en appel, tous les acteurs s’accordaient à dire que Didier Daumard, un garagiste sans histoire, traversaient une période compliquée au moment des faits avec deux ruptures et la vente de sa maison qu’il avait construite lui-même. Lors de ce procès en appel, l’avocat du prévenu, Me Canis, estimait que son client ne pouvait pas voir le gendarme et qu’il avait tiré sans viser. Il a plaidé une requalification en violence volontaire avec arme, sur personne dépositaire de l’autorité publique et en état d’ivresse, un délit passible d’une peine de dix ans de prison maximum.

L’avocate générale, Charlotte Trabut, a toutefois réussi à ce que le dossier conserve sa dimension criminelle. « Il tourne une arme à feu vers une cible humaine et tire. Ce n’est pas un fusil à fléchettes ou à bulles de savon. C’est une arme de chasse « , a-t-elle notamment indiqué.

La cour a néanmoins retenu une altération du discernement qu’un expert psychiatre avait déterminée. Ancien président d’un club de pétanque, le prévenu était devenu alcoolique, violent et dépressif plusieurs mois avant les faits. L’homme a toujours dit qu’il ne se souvenait pas avoir tiré et qu’il se sentait incapable de viser un homme.

Une peine plus clémente en appel

Le gendarme, victime d’au moins un tir de la part du forcené, a souligné à la barre l’absence d’aveux de l’accusé et les conséquences de ce tir. « Tout le monde est vivant, cela relève de l’exceptionnel. Je n’ai jamais entendu un remerciement. La responsabilité des tirs, c’est moi qui la porte, parce qu’il m’a agressé. […] J’aurais pu être dans le box des accusés, à sa place. Cela ne se joue à rien. Si c’était le cas, il n’y aurait pas de mensonge », a notamment indiqué cet adjudant, affecté dans le Cantal depuis 2013.

Comme en première instance, le ministère public avait requis, en appel, douze ans de réclusion criminelle contre Didier Daumard pour tentative de meurtre sur un gendarme. Les juges se sont finalement montrés plus cléments et l’ont condamné à une peine de huit ans de prison.

Lire aussi : Des gendarmes attaqués en Martinique après l’interpellation d’une figure du mouvement contre la vie chère

La Lettre Conflits

La newsletter de l’Essor de la Gendarmerie

Voir aussi