Le tireur a été placé en détention provisoire le lundi 5 juin 2023, en début de soirée, après avoir été mis en examen "pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Voici, selon les informations de L'Essor, le récit de ce histoire tragique et hors norme qui s'est déroulée dans la soirée du vendredi 2 juin lors d'une soirée festive, sur fond d'alcool et de drogue, dans le pavillon d'un homme de 55 ans à Montpon-Ménestérol. Ce gros bourg de 6.000 habitants du Périgord blanc à une soixantaine de kilomètres de Périgueux (Dordogne) est situé non loin des vignes de Saint-Emilion (Gironde), à une trentaine de kilomètres.
Un jeune homme, qui a filmé en courtes vidéos plusieurs scènes, a été mis en examen pour "complicité". Un autre jeune homme a été mis en examen pour n'avoir rien fait pour empêcher le drame. Ils ont tous deux été placés sous contrôle judiciaire. Les enquêteurs doivent encore éclaircir certaines des phases du drame.
Pour tester un gilet pare-balle trouvé en brocante
Dans le pavillon, il y a quatre personnes, le quinquagénaire, deux jeunes hommes d'une vingtaine d'années et une femme de 45 ans, mère de trois enfants. L'alcool coule à flots, les joints passent de main en main et les rails de cocaïne se succèdent. Le propriétaire du pavillon propose de tester un gilet pare-balles (GPB) militaire déclassé, assez ancien et acheté dans une brocante. La dame accepte d'endosser le GPB, devant les deux jeunes hommes. L'un d'eux filme avec son portable. Le quinquagénaire va d'abord chercher un pistolet avec lequel il tire au moins à deux reprises à bout portant sur le gilet pare-balle porté par cette femme pour le "tester", dira-t-il plus tard aux gendarmes.
Il va ensuite se saisir de son fusil de chasse à pompe, de calibre 12. Il tire alors une seule fois, toujours à bout portant, sur la mère de famille. Ce dernier tir avec cette arme puissante, dont les cartouches peuvent contenir des plombs ou des chevrotines –pour le petit gibier– ou une balle –pour le gros gibier–, perfore le GPB au niveau de l'abdomen. Un des jeunes hommes appelle alors les pompiers. Puis le petit groupe, qui n'est pas arrivé à faire démarrer la petite voiture du quinquagénaire, dépose le corps de la victime dans une petite remorque accrochée à un vélo. Le corps sera découvert le lendemain, samedi, près du cimetière.
Interpellé rapidement par les gendarmes, l'hôte de la soirée présente encore "un état alcoolique avancé" qui empêche son audition immédiate. Il reconnaîtra ensuite être l'auteur du tir mortel et les enquêteurs retrouveront le fusil de chasse sur ses indications à son domicile.
Très loin du tir de confiance
Le principal suspect est connu de la justice pour des infractions routières en lien notamment avec la consommation d'alcool. Lui et la victime ne se connaissaient pas avant le drame. Les deux autres hommes présents lors de cette soirée sont un jeune homme de 18 ans, sans antécédent judiciaire, ami à la fois du tireur présumé et de la victime, et un autre âgé de 20 ans et pas connu de la justice.
Selon les enquêteurs, le tireur et les deux autres hommes n'ont pas fait référence, lors de la séance de tir, au fameux "tir de confiance" du GIGN. Cette épreuve finale de la formation des nouveaux entrants au GIGN se déroule lors de la remise du brevet. Elle consiste à tirer, à balle réelle, sur une cible en argile placée sur un gilet pare-balles lourd endossé par un camarade. Le tireur, debout à quinze mètres, tire une balle de .38 spécial (9 mm) avec un revolver Manurhin, l'arme historique des gendarmes d'élite du Groupe. Le "tir de confiance" intervient après neuf mois de stage, marqués notamment par un entraînement intensif au tir aux armes de poing et d'épaule, dirigé par les instructeurs.
PMG
« Tirer un trait sur 2020 et aborder 2021 avec confiance », la carte de vœux détonante du GIGN