Un résistant du groupe Manouchian, fusillé en 1944, reconnu « mort pour la France »

Photo : Le Mémorial de la France combattante au Mont Valérien, près de Paris, édifié à proximité de la clairière où furent fusillés par les Allemands, de 1941 à 1944, un millier d'otages et de résistants (Photo d'illustration), E mele

18 février 2023 | Société

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Un résistant du groupe Manouchian, fusillé en 1944, reconnu « mort pour la France »

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"Mort pour la France, né juif en Pologne", le résistant Szlama Grzywacz, figurant sur l’Affiche Rouge et fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944, est "enfin" reconnu "mort pour la France", a annoncé ce samedi l'Elysée. Szlama Grzywacz, juif polonais, avait gagné Paris en mai 1937 pour échapper aux persécutions de la police polonaise en […]

"Mort pour la France, né juif en Pologne", le résistant Szlama Grzywacz, figurant sur l’Affiche Rouge et fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944, est "enfin" reconnu "mort pour la France", a annoncé ce samedi l'Elysée.

Szlama Grzywacz, juif polonais, avait gagné Paris en mai 1937 pour échapper aux persécutions de la police polonaise en raison de son engagement communiste. Il avait ensuite rejoint l’Espagne, où il combattit aux côtés des Républicains au sein des Brigades internationales. Emprisonné dans les Pyrénées-Atlantiques à son retour en France en 1939, il s'était évadé pour regagner Paris. C'est là, pendant l'Occupation, qu'il reprend le combat au sein des syndicats clandestins des travailleurs juifs de la fourrure, en empêchant les ateliers de produire des vêtements fourrés pour l’armée allemande. En août 1942, il entre à la sous-section juive de la résistance communiste dans les rangs les FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans – main-d’œuvre immigrée), sous une fausse identité.

Szlama Grzywacz sur l'Affiche Rouge

Au sein du groupe de Missak Manouchian, il va alors multiplier les actions de commandos contre les occupants. Il sera arrêté, le 29 novembre 1943, par des policiers de la brigade spéciale n°2 (BS2) des renseignements généraux qui le livrent aux Allemands. Avec ses camarades arrêtés, Szlama Grzywacz fut longuement torturé. Un tribunal militaire allemand condamna à mort les 23 membres du groupe Manouchian. 22 d’entre eux, dont Szlama Grzywacz, furent fusillés le j21 février 1944 dans la clairière du Mont-Valérien. La seule femme du groupe, Olga Bancic, 32 ans, fut transférée en Allemagne et guillotinée à la prison de Stuttgart, le 10 mai 1944, la loi allemande interdisant de fusiller les femmes.

Tous sauf un, Szlama Grzywacz, furent déclarés morts pour la France. Un "Injuste oubli que le Président de la République décide, ce jour, de réparer". Szlama Grzywacz figure (en haut à gauche) parmi les dix visages de la fameuse affiche rouge sang, placardée en quinze mille exemplaires sur les murs des villes de France après l'exécution des membres du groupe Manouchian, qualifié d'"Armée du crime" par la propagande allemande. En mémoire de l'Affiche rouge, Louis Aragon écrivit en 1955 un poème intitulé "Strophes pour se souvenir", chanté par Léo Ferré quelques années plus tard.

Fin 2009, Serge Klarsfeld, fondateur de l'association des Fils et Filles des déportés juifs de France, avait identifié quatre des 22 fusillés du groupe Manouchian sur l'un des très rares photos prises lors des exécutions des fusillés au Mont-Valérien.

Comme Szlama Grzywacz, relève l'Elysée, plusieurs dizaines de fusillés du Mont-Valérien n’ont pas encore été déclarés "morts pour la France". "Lumière doit être faite sur ces destins exemplaires, afin de leur rendre la reconnaissance que leur doit la République", ajoute l'Elyse en annonçant que des travaux sont engagés dans ce sens.

PMG

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