Un jeune homme a été condamné à une peine de sept ans de prison ferme par le tribunal de Lorient (Morbihan) après avoir percuté un motard de la Gendarmerie, suite à un refus d’obtempérer. L’homme avait ensuite pris la fuite à 224 km/h puis avait fait tomber un chargeur. Le tribunal a ajouté deux ans de prison en révoquant deux sursis précédemment prononcés. Dans l’attente de son procès, le prévenu avait été placé en détention provisoire.
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Il laisse tomber une arme chargée
Ouest-France rappelle que les faits se sont déroulés le 9 novembre 2024. Les gendarmes sont postés sur la RN 165 dans la commune de Landévant pour un contrôle de vitesse. Vers 16 heures, une berline allemande récente est contrôlée à 158 km/h au lieu des 110 autorisés. Un motard de la Gendarmerie se rend alors à hauteur du conducteur et lui fait signe de s’arrêter. Puis, le militaire se place devant la voiture afin qu’elle le suive en vue de procéder au contrôle. Son conducteur, âgé de 23 ans, accélère alors brutalement et percute la moto par l’arrière, avant de déboîter.
Une course-poursuite s’engage alors avec le conducteur sans permis, au volant d’une voiture volée trois jours auparavant et munie de fausses plaques d’immatriculation. Le prévenu prend tous les risques, roulant jusqu’à 224 km/h. Après être sorti de la route nationale au lieu-dit Boul-Sapin, le fuyard traverse le centre de Brandérion à 140 km/m et prend les ronds-points à contresens. Il heurte alors une automobiliste qui s’était arrêtée pour laisser passer un joggeur. Ce dernier a le réflexe de se jeter sur le côte afin d’éviter d’être renversé.
Le conducteur se dirige ensuite vers Hennebont. Après de nouvelles embardées, deux pneus sont crevés et la voiture s’immobilise. Le jeune homme s’enfuit à pied et abandonne ses trois passagers. Il est finalement rattrapé. Au moment où il est difficilement menotté, il laisse tomber au sol une arme chargée, balle engagée.
Lors de son procès, dans la salle de comparution immédiate, la vidéo de la caméra embarquée du motard de la Gendarmerie a été visionnée. Elle dure sept minutes durant lesquelles le compteur de la moto passe de 100 à 118 km/h en une fraction de secondes sous le choc. Par la suite, la vitesse du véhicule poursuivi atteint jusqu’à 224 km/h.
Le prévenu était sorti de prison en septembre 2024
Déjà condamné à cinq reprises, le jeune homme était sorti de prison en septembre 2024. Sur les raisons de sa fuite, il a indiqué qu’il ne voulait pas retourner en prison. Quant à l’arme, prête à tirer, qu’il portait sur lui? « Ma belle-famille a des problèmes qui un jour peuvent me concerner ». « Qui, hormis un délinquant chevronné fait ça? Personne d’autre », a remarqué le procureur adjoint. Ce dernier a également souligné « la vitesse meurtrière déployée au cours de ce contrôle de vitesse qui s’est transformé en gymkhana ahurissant ».
Le tribunal de Lorient a décidé de suivre les réquisitions du procureur. Incarcéré provisoirement dans les Côtes-d’Armor, le prévenu a été condamné à sept ans de prison ainsi qu’à la révocation de deux sursis d’un an. Il a également interdiction de se rendre dans le Morbihan durant cinq ans. Il doit également verser des dommages et intérêts allant de 500 à 6 000 euros pour compenser le préjudice moral des différentes victimes. L’homme a été écroué à l’issue de son procès.
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