Un homme de 46 ans a été condamné à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Lisieux (Calvados), le 27 janvier 2025, après avoir refusé d’obtempérer et mis en danger la vie d’un gendarme. Dans sa fuite, le chauffeur, qui se savait positif aux stupéfiants, a en effet blessé un gendarme qui s’était accroché à sa portière. Le militaire s’est vu prescrire deux jours d’interruption totale de travail (ITT).
Comme l’explique Ouest France, les faits se sont déroulés, quelques jours plus tôt, vers 15h50 au Theil-en-Auge. Dans un premier temps, le prévenu s’est arrêté sans difficulté quand le gendarme a tenu à le contrôler pour vérifier son permis, son assurance et son taux d’alcoolémie. En revanche, quand le militaire a voulu le soumettre à un test de dépistage de stupéfiants, l’homme a redémarré pour s’enfuir.
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Le gendarme projeté sur la chaussée
Le gendarme a alors tenté de s’accrocher à la portière, ordonnant au conducteur de s’arrêter. Le fuyard a ensuite donné un coup de volant. Projeté sur la chaussée, le militaire est lourdement retombé sur son arme de service qu’il portait à la ceinture. Un choc si violent que la crosse de l’arme a cassé. Bilan pour le gendarme: une blessure à la main et au flanc droit.
Le prévenu s’est présenté spontanément aux gendarmes le lendemain des faits. À l’audience, il a reconnu avoir « paniqué » car il se savait positif à l’héroïne. Il explique consommer encore 1 ou 2 grammes d’héroïne par semaine. « Je suis un drogué, ma famille ne le sait pas. Je n’ai pas voulu faire du mal au gendarme « , ajoute-t-il, avant de présenter ses excuses au gendarme.
Récidive légale
Le prévenu est en récidive légale après avoir été déjà condamné le 17 septembre 2021. Son casier judiciaire porte sept condamnations, dont trois pour trafic de stupéfiants. « J’ai été condamné à 20 ans de prison en tout. J’en ai fait 16… Ça fait 10 ans que je suis clean. » Pour la procureure, « la fuite était plus importante que l’intégrité physique de la victime » car le prévenu savait qu’il était « positif à l’héroïne ». Elle requiert une peine de 36 mois de prison, dont 12 assortis d’un sursis probatoire de 2 ans, avec mandat de dépôt.
Finalement, le tribunal de Lisieux l’a condamné à 18 mois de prison dont 12 assortis d’un sursis probatoire de 2 ans. Il écope ainsi de 6 mois ferme, notamment pour le refus d’obtempérer. Aucun mandat de dépôt n’a toutefois été délivré par le tribunal. Le juge d’application des peines (JAP) décidera comment il purgera sa peine d’un an ferme au total (6 autres mois s’ajoutant en révocation d’un précédent sursis). Il devra également verser 500 euros pour le déficit fonctionnel temporaire du gendarme, et 1.000 euros pour les souffrances endurées. Enfin, le tribunal a prononcé l’annulation de son permis de conduire.