<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Entretien avec Christine Navarro : « Il faut être  méticuleux, rigoureux »

Photo : Christine Navarro, ancienne gendarme et experte en écriture (Photo : DR).

23 août 2022 | Société

Temps de lecture : < 1 minute

Entretien avec Christine Navarro : « Il faut être méticuleux, rigoureux »

par | Société

Quel était votre quotidien à l’IRCGN  ?

C’est un travail de bureau, même s’il présente un intérêt à se déplacer sur le terrain pour les affaires sensibles. J’ai fini responsable de l’unité. Nous recevions les demandes des sections de recherche et des brigades. Des affaires d’extorsion de fonds, des suicides, ou des lettres anonymes. L’affaire Suzanne Fragues m’a beaucoup marquée : le tueur avait écrit sur le dos de la victime après lui avoir infligé plusieurs coups de couteau. J’ai pris ma retraite en 2010, mais j’ai continué mon activité. Ainsi, des cabinets d’avocats sollicitent mon avis sur un testament – a-t-il été modifié par un tiers  ? – avant d’aller en justice. Ce sont parfois des affaires extraordinaires, comme cet arbitrage international d’un montant de 30 millions d’euros.

Criminalistique : expert en écriture

Quels conseils donnez-vous à ceux qui s’intéressent à cette spécialité ?

La formation est très longue, mais il ne faut pas griller les étapes. Il faut se faire accompagner par des experts plus anciens. Attention, il y a très peu de formations solides. Le diplôme universitaire, à mon époque, était de deux ans, aujourd’hui c’est six mois. Pourtant, c’est une matière qui demande beaucoup de temps et un encadrement. Même les pères de la criminologie, Alphonse Bertillon et Edmond Locard, se sont un peu brûlé les ailes dans l’expertise en écriture. Nous ne sommes pas à l’abri de l’erreur. Ce n’est pas un ordinateur qui donne le résultat. Il faut être méticuleux, rigoureux, et avoir une base scientifique. Nous ne sommes pas dans l’intuition.

Registre :

La Lettre Conflits

La newsletter de l’Essor de la Gendarmerie

Voir aussi