Un homme a été condamné, le 9 janvier 2025, à huit mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Beauvais après avoir volé un fourgon puis traîné un gendarme sur plusieurs mètres dans sa fuite. Les faits s’étaient déroulés à Bornel (Oise), le 22 janvier 2022.
La tête du gendarme à l’extérieur de l’habitacle
Le jour des faits, explique Oise Hebdo, un vol de fourgon est en cours au garage Renault de Bornel. Alertée, une patrouille de gendarmes se rend sur les lieux. Ils aperçoivent alors un véhicule sur une route, à l’arrière du bâtiment, avec deux individus à l’intérieur. Une troisième personne jette son mégot de cigarette à terre et monte dans le véhicule, à la place du conducteur. Au moment où un gendarme se rend à sa hauteur, l’homme décide de démarrer le véhicule.
Le militaire parvient à s’introduire dans le fourgon volé par la porte arrière pour stopper les malfaiteurs. Mais il se retrouve coincé et reçoit un coup de poing de la part du passager avant. Puis, le gendarme se retrouve la tête sortie de l’habitacle alors que le véhicule continue de rouler. Il arrive finalement à s’extraire du véhicule. Malgré la violence des faits, il ne se verra prescrire qu’un jour d’interruption totale de travail (ITT).
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Le suspect interpellé après sa sortie de prison
Un suspect est identifié. En raison de ses nombreux antécédents, il est reconnu par les gendarmes grâce aux caméras de vidéo surveillance. Aussi, des tests, réalisés sur le mégot de cigarette qu’il a jeté avant de prendre le volant du véhicule volé, révèlent son ADN. Des relevés téléphonique démontrent également sa présence sur place lors des faits. Le suspect fait l’objet d’un mandat de recherche.
Deux ans et demi après les faits, en août 2024, lors d’un banal contrôle routier, le suspect donne le nom d’un proche mais est identifié. Il vient de passer deux ans en prison, loin de sa famille, à Aix-en-Provence. Lors de sa garde à vue, le 18 août 2024, il nie toute implication dans ce vol malgré les preuves détenues par les enquêteurs. Quand il apprend également que son fils a été contrôlé le jour des faits, à Bornel, suite à cette tentative de vol, il dit ne pas être au courant.
Lorsque les militaires évoquent son ADN retrouvé sur le mégot de cigarette et des relevés téléphoniques, le suspect continue de nier. Un autre complice, entendu le 1er février 2022, a tout de suite reconnu sa participation au vol sans donner l’identité des deux autres individus. Le fils du suspect n’a, de son côté, pas reconnu les faits. Il a aussi indiqué que son père était absent le jour des faits.
Le prévenu nie puis reconnait les faits
Quasiment trois ans après les faits, le suspect a changé de version lors de son procès au tribunal correctionnel de Beauvais. Il a reconnu avoir volé le véhicule puis traîné le gendarme lors de sa fuite. « J’ai paniqué de peur de retourner en prison », avoue-t-il. Les hommes auraient été mandatés pour voler deux fourgons. Son fils, âgé de 14-15 ans à l’époque, a été relaxé. « Il ignorait que j’allais commettre les faits. Il reste traumatisé. » D’ailleurs, complète-t-il, « il m’en parle souvent. Je lui dis que j’ai fait n’importe quoi ». Concernant les violences faites au gendarme lors de sa fuite, le prévenu explique: « Il s’est jeté dans le véhicule pour enlever les clés alors que j’essayais de démarrer, pris de panique. Tout s’est passé très vite, je n’ai pas réfléchi. »
Avant son jugement, le prévenu présentait déjà 18 mentions à son casier judiciaire. Depuis sa dernière condamnation, l’homme a lancé son auto-entreprise. Il a aussi bénéficié d’un sevrage d’alcool en détention. « Maintenant, je suis rangé: travail, maison, enfants », dit-il. Face au risque de récidive, le Ministère public requiert 14 mois de prison, dont six mois de sursis probatoire avec obligation de travail et formation pour les faits de vol aggravé et de violence, auxquels s’ajoutent deux mois ferme avec un renvoi devant le juge d’application des peines.
Le prévenu comparaissait libre à son procès. Il écope finalement d’une peine de 12 mois, dont six mois de sursis durant deux ans assortis d’obligation de travail et/ou de formation (déjà entrepris) auxquels s’ajoutent deux mois de prison pour l’implication du mineur avec l’accord express de sa compagne qui assiste à l’audience, soit huit mois de prison ferme.