Poursuite des émeutes en Nouvelle-Calédonie, un sixième mort

Photo : Vue de Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie avant les émeutes en cours (Illustration - Photo: G/Flickr)

18 mai 2024 | Société

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Poursuite des émeutes en Nouvelle-Calédonie, un sixième mort

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Un Caldoche – nom donné à la population locale d'origine européenne – a été tué samedi à la mi-journée et deux autres hommes ont été blessés à Kaala-Gomen (Nord) lors d'une fusillade sur un barrage érigé par des émeutiers. Il s'agit du premier mort hors de l'agglomération de Nouméa, la capitale calédonienne, où s'étaient concentrées […]

Un Caldoche – nom donné à la population locale d'origine européenne – a été tué samedi à la mi-journée et deux autres hommes ont été blessés à Kaala-Gomen (Nord) lors d'une fusillade sur un barrage érigé par des émeutiers.

Il s'agit du premier mort hors de l'agglomération de Nouméa, la capitale calédonienne, où s'étaient concentrées jusque-là les émeutes essentiellement urbaines. 

Outre les six morts –deux gendarmes et quatre civils dont trois Kanaks (d'origine autochtone mélanésienne) et un Caldoche– des centaines de blessés ont été dénombrés.

"Les deux dernières nuits, on peut dire qu'elles étaient plus calmes", mais "les jours se ressemblent" avec leur "lot d'incendies", a déclaré samedi la maire de Nouméa Sonia Lagarde (Renaissance).

"Au moment où je vous parle, il y a des barricades qui sont montées dans un quartier Est de la ville de Nouméa, qui sont tenues par les indépendantistes", a-t-elle poursuivi, assurant que la situation ne s'améliorait pas, "bien au contraire, malgré tous les appels à l'apaisement".

"Quand je vois tous ces dégâts, et que ce soit les biens privés ou les biens publics qui partent en fumée, c'est la désolation", s'est émue Mme Lagarde, parlant d'une "tristesse infinie". Selon des estimations, le montant des dégâts atteignait jeudi 200 millions d'euros. Les destructions, Les destructions, les incendies et les pillages compliquent le ravitaillement dans les commerces et le fonctionnement des services publics, notamment de santé.

Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a appelé à cesser barrages et barricades. "On est en train de s'entretuer et on ne peut pas continuer comme ça", a déclaré Vaimu'a Muliava, membre du gouvernement chargé de la fonction publique. "Des gens meurent déjà non pas à cause des conflits armés, mais parce qu'ils n'ont pas accès aux soins, pas accès à l'alimentation".

Les autorités espèrent que l'état d'urgence en vigueur depuis jeudi va faire reculer les violences, qui ont débuté lundi après une mobilisation contre une réforme électorale contestée par les représentants du peuple autochtone kanak.

Le représentant de l'Etat en Nouvelle-Calédonie Louis Le Franc, a dit vendredi que trois quartiers défavorisés de Nouméa, en majorité peuplés de Kanaks, restaient aux mains de "centaines d'émeutiers".

Au total, depuis dimanche, 163 personnes ont été placées en garde à vue, dont 26 ont été déférées devant la justice.

PMG (avec l'AFP)

Le lieutenant-colonel (ER) de gendarmerie Henri Calhiol, fin connaisseur de la Nouvelle-Calédonie, livre à L’Essor une analyse rapprochant les troubles actuels de ceux de la période de quasi-guerre civile (1984 à 1988). Il est l’auteur d’une longue étude inédite sur l’attaque meurtrière (quatre gendarmes tués) en avril 1988 de la brigade de Fayaoué, sur l’ile d’Ouvéa. Ces révélations, publiées dans L’Essor ces dernières années, ont amené des rescapés et des familles de gendarmes tués, à engager des recours contre l’Etat-Gendarmerie, toujours pendants devant la juridiction administrative.

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