<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Polices municipales: le ministre délégué à la Sécurité du quotidien déplore des « règles archaïques »

Photo : Des policiers municipaux en patrouille en région parisienne. (Photo d'illustration: LP/L'Essor)

27 septembre 2024 | Société

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Polices municipales: le ministre délégué à la Sécurité du quotidien déplore des « règles archaïques »

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Précédemment maire de Valence, Nicolas Daragon, le nouveau ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur chargé de la Sécurité du quotidien, a relancé le débat des compétences des polices municipales.

Nicolas Daragon a consacré mardi 24 septembre 2024 son premier déplacement comme ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien à l’une des thématiques dont il aura la charge : les polices municipales. Allant à la rencontre de policiers municipaux armés à Taverny, ville moyenne du Val-d’Oise, il a plaidé pour une simplification des règles qui « freinent » leur action.

Questionné sur ses attributions comme membre du gouvernement de Michel Barnier, le nouveau ministre délégué (LR) a précisé qu’il aurait dans son périmètre la police municipale, la sécurité civile et notamment les sapeurs-pompiers, la police des transports. Autre thématique dont il devrait également avoir la charge : « sûrement de la cybersécurité ».

Vers une nouvelle loi cadre pour les polices municipales ?

M. Daragon a souligné que les polices municipales n’avaient pas fait l’objet d’une loi cadre depuis 1999. « Au moment où les polices municipales montent en puissance, on se retrouve avec des règles archaïques qui les freinent dans leur capacité à s’engager« , a-t-il dit. Le ministre a par exemple mentionné les difficultés d’agrément pour les brigades cynophiles, évoquées devant lui par des agents à Taverny.

« Je me réjouis que Nicolas Daragon ait profité de son premier déplacement ministériel pour annoncer son intention de faire voter une loi cadre pour nos polices municipales. Elles sont devenues une force essentielle à la sécurité du pays. Leurs compétences doivent être élargies », a commenté sur X le maire de Nice Christian Estrosi, qui dispose dans sa ville d’une des plus importantes polices municipales de France. L’édile est également président de la commission nationale des polices municipales.

Au sujet des transports, Nicolas Daragon a souligné qu’il y a « malheureusement beaucoup de délinquance dans ces temps de déplacement de nombreux de nos concitoyens », et particulièrement en Ile-de-France. Il a dit avoir « quelques idées sur le sujet ».

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Les incivilités qui pourrissent la vie des gens

Maire de Valence, il a été reçu par une édile qu’il connaît bien, Florence Portelli (LR), vice-présidente comme lui de l’association des maires de France (AMF), vantant devant elle les « élus locaux qui s’investissent sur des compétences qui, initialement, ne sont pas strictement les leurs au sens de la loi ». Elue en 2014, la maire de Taverny a créé il y a dix ans cette police municipale. Elle compte 14 agents armés et est dotée d’une brigade motocycliste et d’une quarantaine de caméras de vidéosurveillance. La ville de 27.000 habitants, située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Paris, y consacre 1,2 million d’euros par an.

Lors de cette rencontre, les agents ont évoqué devant le ministre les différentes problématiques auxquelles ils font face. Aussi bien « les rodéos urbains » que « les regroupements » de dizaines de jeunes, ou encore le tapage nocturne. Des incivilités du quotidien, « ce qui pourrit vraiment la vie des gens », selon les mots de la maire.

Mme Portelli a évoqué « des difficultés kafkaïennes, administratives » pour l’action de cette police municipale. Elle a globalement souhaité qu’il y ait « moins de bureaucratie » et « plus de considération pour ces agents qui sont des policiers ». Elle a aussi fait valoir que les villes avaient besoin de « financements, parce que c’est une charge très très lourde ».

(Avec l’AFP)

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