Le jeune homme de 20 ans, soupçonné d’avoir blessé sérieusement le vendredi 16 mai 2025 un gendarme dans un contexte de rodéo urbain, à Neuves-Maisons (Meurthe-et-Moselle), vient d’être placé en détention provisoire. Jugé en comparution immédiate lundi, il a en effet demandé un délai pour réparer sa défense. Le tribunal correctionnel de Nancy a ordonné un mandat de dépôt, dans l’attente de son jugement le 16 juin.
« Totalement inconscient »
Le représentant du ministère public avait requis ce placement en détention provisoire afin d’éviter un renouvellement de l’infraction. Le magistrat avait alors souligné qu’il a commis deux refus d’obtempérer le même jour et qu’il était déjà connu pour des infractions au code de la route. « C’est un danger pour les usagers de la route », a assuré Amaury Lacôte, en le qualifiant de « totalement inconscient« . Les faits se sont produits vendredi après 21h00, à Neuves-Maisons, près de Nancy. Ce soir là, un gendarme de 24 ans, à pied, enjoint le prévenu, à moto, de s’arrêter. Plusieurs vidéos de surveillance le montrent faisant des zigzags ou des accélérations avec sa moto KTM.
60 jours d’ITT et crainte de l’amputation d’une jambe
Commettant un second refus d’obtempérer – il avait déjà grillé un feu rouge pour se soustraire à une demande des militaires de s’arrêter -, le jeune homme a accéléré. Il a alors percuté le gendarme, qui a chuté au sol. Souffrant de fractures à une jambe, le militaire a été opéré et s’est vu prescrire 60 jours d’ITT. Il a toutefois, dans un courrier envoyé au tribunal expliqué que « les médecins lui ont parlé d’amputation et qu’il ne savait pas, à ce jour, si sa jambe pourrait être sauvée« , a dit le président du tribunal Arnaud Desplan.
Le prévenu avait pris la fuite à pied avant de se rendre samedi matin, au commissariat de Nancy, où il a été placé en garde à vue. « Je suis sincèrement désolé pour ce qu’il s’est passé. Je n’ai vraiment pas
fait exprès de provoquer ce qu’il s’est passé », a-t-il assuré à l’audience. En garde à vue, il avait déclaré qu’il s’agissait d’un « accident« .
Un adolescent également interpellé
Un adolescent de 16 ans, qui avait récupéré la moto juste après la fuite du pilote, avait également été interpellé. Il sera jugé le 5 novembre par le juge des enfants. Il est en attendant placé sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet, selon le procureur de la République François Capin-Dulhoste.
Légère baisse des refus d’obtempérer en 2024
En 2024, les policiers et les gendarmes ont constaté 24.900 délits de refus d’obtempérer routiers, en baisse de 2% en un an. Près d’un refus d’obtempérer routier sur cinq est considéré comme aggravé. En l’espèce, ce type de refus s’accompagne dans neuf cas sur dix, de la mise en danger de policiers ou de gendarmes et d’autres usagers de la route. 72% ont entre 15 et 29 ans, et 84% sont Français.
Deux gendarmes tués en cinq ans
Deux gendarmes ont trouvé la mort ces cinq dernières années lors de refus d’obtempérer. Le 26 août 2024, un automobiliste ivre refusant de s’arrêter à un contrôle avait mortellement blessé l’adjudant Eric Comyn, 54 ans, près de Mougins (Alpes-Maritimes). Le 4 juillet 2020, un chauffard avait tué la gendarme Mélanie Lemée à un barrage à Port-Sainte-Marie (Lot-et-Garonne). Selon la Gendarmerie, de 100 à 150 gendarmes souffrent chaque année de blessure suite à des faits de ce type.
(avec l’AFP)
