L'ex-proche du président Emmanuel Macron et ancien réserviste de la gendarmerie, a en outre été reconnu à nouveau coupable d'avoir frauduleusement usé de ses passeports diplomatiques après son licenciement de l'Elysée, fabriqué un faux document pour obtenir un passeport de service et porté illégalement une arme en 2017.
Plus de cinq ans après ce scandale politique, Alexandre Benalla, costume bleu foncé et lunettes rondes, a écouté à la barre la décision prononcée en quelques secondes, sans motivation de la peine. Celui qui vit aujourd'hui en Suisse et travaille dans le privé n'a pas fait de déclaration en sortant de la salle d'audience. Ses avocats ont annoncé formé un pourvoi en cassation.
La cour d'appel a donc confirmé la peine de prison infligée par le tribunal correctionnel le 5 novembre 2021, ainsi que l'amende de 500 euros et les interdictions de porter une arme pendant dix ans et d'exercer une fonction publique pendant cinq ans.
Le tribunal avait aménagé directement la partie ferme en détention à domicile sous bracelet électronique mais la cour d'appel a décidé de laisser un juge d'application des peines (JAP) décider de l'aménagement adéquat. La peine de son coprévenu et ami Vincent Crase, 50 ans, a également été confirmée soit deux ans de prison avec sursis et dix ans d'interdiction de port d'arme. Mais la cour d'appel n'a pas confirmé l'amende de 500 euros.
Les images des deux hommes place de la Contrescarpe, filmées par le journaliste et militant Taha Bouhafs, avaient déclenché une tempête politique durable en juillet 2018, quand Le Monde avait identifié, sous le casque d'un policier, ce proche du président. Ils n'assistaient au défilé qu'en tant qu'observateurs et sont sanctionnés pour avoir brutalisé plusieurs personnes dans le Quartier Latin en marge de la manifestation parisienne. Ils ont été relaxés pour les violences présumées sur une jeune femme dans le Jardin des Plantes.
Alexandre Benalla a toujours soutenu qu'il avait voulu, par "réflexe citoyen", "interpeller" des "agresseurs" de policiers, lors de cette manifestation émaillée d'incidents.
La cour d'appel a estimé au contraire, comme le tribunal, que les deux hommes étaient bien coupables de violences en réunion et d'usurpation de la fonction de policier ce jour-là.
(avec AFP)