Depuis le début de la semaine, ces violences, les plus graves survenues en Nouvelle-Calédonie depuis la fin des années 1980, ont fait 5 morts, dont deux gendarmes, et des centaines de blessés alors que des centaines d'arrestations ont été réalisées.
L'état d'urgence a permis, pour la première fois depuis cinq jours, de retrouver une "situation plus calme et apaisée dans le grand Nouméa, malgré les incendies d'une école et de deux entreprises", s'est félicité le haut-commissaire de la République Louis Le Franc. Il a reconnu que trois quartiers défavorisés de la plus grande agglomération du territoire, en majorité peuplés de Kanak, restaient aux mains de centaines d'émeutiers.
Pour la population de Nouméa, la priorité restait vendredi 17 mai au ravitaillement, alors que les pénuries (denrées alimentaires, médicaments et essence) menacent. Le haut-commissaire a promis la mobilisation de l'Etat pour acheminer des produits de première nécessité et un pont aérien entre l'Hexagone et son archipel, distant de plus de 16.000 km. Un responsable de l'hôpital de Nouméa, Thierry de Greslan, s'est alarmé de la dégradation de la situation sanitaire sur l'archipel.
La nouvelle vague de renforts d'un millier de policiers et de gendarmes, arrivée ces dernières heures, va épauler leurs 1.700 collègues déjà sur place. L'armée s'est également déployée pour sécuriser les ports et l'aéroport du territoire, désormais placé sous le régime de l'état d'urgence décrété par le gouvernement mercredi soir, qui permet d'interdire déplacements et réunions ou de procéder à des assignations à résidence. Le couvre-feu, décrété dès mardi, entre 18h00 à 06h00 locales, reste en vigueur.
À Paris, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a demandé au parquet "la plus grande fermeté à l'encontre des auteurs des exactions". "Il est temps que tout cela s'arrête", ajoutant qu'il envisageait de transférer les "criminels" arrêtés sur le Caillou en métropole "pour ne pas qu'il y ait de contaminations (…) des esprits les plus fragiles" et pour "assurer la sécurité au sein des établissements pénitentiaires".
PMG (avec l'AFP)