Au terme de deux semaines de débats et dix heures de délibération, la cour s’est montrée plus clémente que l’avocate générale, qui avait requis de 25 à 30 ans pour souligner l’aspect parcellaire des aveux.
Les peines sont aussi moins lourdes qu’en première instance. Nabile Medjadji et Rachid Bellakehal, âgés tous deux de 38 ans, ont été condamnés à 25 ans de réclusion, avec une période de sûreté des deux tiers. Trente ans avaient été requis contre eux.
Mohamed Hamied, 37 ans, et Kamel Abbed, 32 ans, ont écopé respectivement de 20 et 23 ans de réclusion. Ils étaient cinq, tous originaires de la banlieue lyonnaise, à avoir été condamnés à Chambéry en juin 2016 à des peines allant de 29 ans de réclusion à la perpétuité.
La sanction la plus lourde avait été infligée par défaut au principal accusé, en fuite en Tunisie, pays qui n’extrade pas ses ressortissants.
Seuls quatre d’entre eux ont comparu en appel à Annecy pour “vol avec violences ayant entraîné la mort sur dépositaire de l’autorité” après ce drame qui avait suscité une vive émotion en pleine campagne présidentielle.
Dans la nuit du 10 au 11 avril 2012, deux policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) de Chambéry étaient intervenus pour un cambriolage en cours au magasin Darty de Saint-Alban-Leysse (Savoie), dont le butin sera estimé à 10.000 euros en ordinateurs portables et tablettes numériques.
Dans leur fuite à bord d’un puissant 4×4 volé, ils avaient heurté la voiture de police et mortellement percuté le brigadier-chef Cédric Pappatico, un père de famille de 32 ans.
Le véhicule sera retrouvé incendié, un peu plus tard, en banlieue lyonnaise. Après une semaine d’audience, trois des quatre accusés ont désigné l’absent du procès comme le conducteur du Porsche Cayenne et donc le meurtrier du policier.
Les avocats de la défense ont plaidé pour dissocier le rôle du conducteur de celui de ses complices, qui ont finalement tous reconnu avoir été présents sur les lieux. “Avec ce verdict, on est sur un point d’équilibre, c’est une façon symbolique d’exprimer l’interdiction des violences sur les forces de police“, a déclaré Me Daniel Cataldi, l’avocat de Sandrine Pappatico. La veuve du policier a par ailleurs demandé aux autorités tunisiennes d’extrader “celui qui est à l’origine de la mort de (son) mari” pour qu’il réponde de ses actes.
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