Les 200 naufragés secourus samadi étaient dans quatre embarcations différentes. Une embarcation a chaviré dimanche matin avec 8 personnes à bord.
« Dans la nuit du vendredi 13 septembre au samedi 14 septembre 2024, indique un communiqué du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez est informé qu’une embarcation de migrants se trouvant dans le secteur du Portel (62), requiert une assistance. Le CROSS engage le patrouilleur garde-côtes des douanes francaises (DFP1) Jacques Oudart Fourmentin (JOF), ainsi que la vedette de gendarmerie Maroni et l’hélicoptère Dauphin de la Marine Nationale Guepard Whiskey ».
« Une fois les annexes du DFP1, ainsi que celle de la vedette de gendarmerie Maroni sur place, ces derniers constatent que l’embarcation est en mauvais état et que les passagers demandent à être récupérés. La SNS 6295 PRÉSIDENT JACQUES LEBRUN de Boulogne-sur-mer arrive également sur zone, suivi du navire de pêche CORENTIN LUCAS. L’ensemble des moyens procède au sauvetage des 55 personnes présentes à bord de l’embarcation et les dépose à quai« .
À cette opération s’ajoute :
– Une récupération de 61 personnes par la vedette de gendarmerie Maroni au large de La Becque d’Hardelot (62)
– Une récupération de 48 personnes par le Ridens à proximité de l’ancien phare de Walde (62), 25 autres passagers restent à bord de l’embarcation et poursuivent leur route. Ils seront finalement récupérés par le BF VOLUNTEER en zone anglaise.
– Le patrouilleur des douanes Jacques Oudart Fourmentin (JOF) a secouru 36 personnes en fin de journée.
Les personnes assistées déposées à quai.
Au total, sur une période de 24h, 200 naufragés ont été secourus et ramenés à terre, par les moyens de l’État déployés dans cette zone maritime. 18 tentatives de départs d’embarcations ont été suivies par le Cross Gris Nez, sur l’ensemble de la journée.
Le préfet rappelle les risques de ce secteur de la Manche qui est très dangereux, avec « plus de 600 navires de commerce qui y transitent par jour » et où « les conditions météorologiques y sont souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple) ».
34 décès recensés depuis janvier : L’année 2024 devient ainsi la plus meurtrière depuis le début du phénomène des traversées à bord de bateaux de fortune, comptabilisé depuis 2018. Le précédent record avait été enregistré en 2021, avec 31 morts (dont 27 lors d’un naufrage au mois de novembre). En 2023, 16 personnes avaient perdu la vie dans la Manche, et 5 en 2022, selon la préfecture maritime.
Quelque 1 700 policiers et gendarmes sont déployés sur le littoral côté français…
Selon les associations d’aide aux migrants, la « politique répressive » des autorités (sic) joue beaucoup dans le niveau de létalité des traversées. « À cause d’une militarisation toujours plus accrue du littoral, les départs se font de plus en plus loin, jusqu’à Dieppe [en Seine-Maritime] ou la baie de Somme », relève Flore Judet, coordinatrice de l’association L’Auberge des migrants. La traversée étant plus longue, le risque d’être soumis aux aléas climatiques ou à une avarie est d’autant plus fort.
Par ailleurs, les passeurs ont de plus en plus recours à des « taxis-boats« , ces embarcations mises à l’eau sur des rivières, en amont de la mer, et qui effectuent des arrêts au large des plages pour permettre aux exilés de les rejoindre à la nage. En vertu du droit maritime, les policiers ne peuvent pas intervenir, car les embarcations sont déjà sur l’eau. Pour les migrants, « le danger est plus grand », souligne Flore Judet, puisque le fait de devoir nager « augmente les risques d’hypothermie et de noyade ».
Huit morts de plus…
Dernière minute : Le naufrage d’une embarcation clandestine surchargée qui venait de quitter les côtes françaises pour
l’Angleterre a fait huit morts dimanche au niveau d’Ambleteuse (Pas-de-Calais), a indiqué une source policière à l’AFP. L’embarcation a chaviré en début de nuit, alors qu’elle était encore à proximité immédiate de la terre, a précisé une source au sein des secours.
(Avec France Info et AFP)
