À 28 ans, Manon Le Maou est la première gendarme sous-officier de carrière à participer au concours de Miss France. Le samedi 14 décembre 2024, peu avant minuit, elle espère bien devenir la première gendarme à remporter ce concours de beauté, sur la scène de l’Arena Futuroscope de Poitiers où se déroule l’élection de Miss France 2025.
Lors d’un entretien à L’Essor, peu avant de s’envoler en Côte d’Ivoire pour le traditionnel voyage de préparation, Manon Le Maou a mis en avant son attachement pour la Gendarmerie. Fille de gendarme, elle n’a jamais, durant une bonne partie de sa vie, envisagé sa vie ailleurs « qu’en caserne ». « Toute mon enfance, j’ai vu mon père exercer ce métier avec tellement de passion. Je suivais des études littéraires à la faculté de Besançon. Mais je me suis rendue compte que j’avais besoin d’être sur le terrain ». À 19 ans, elle devient gendarme adjoint volontaire à l’aéroport de Bâle-Mulhouse. Devenue sous-officier en 2017, elle est successivement affectée à La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne), Anduze (Gard), Castellane (Alpes-de–Haute-Provence), L’Île-Rousse (Haute-Corse).
Les concours de Miss France, c’était d’abord une soirée en famille
Chez les Le Maou, le concours Miss France, c’était avant tout une soirée en famille, « devant la télévision, une fois par an, avec ma mère, ma grand-mère et même mon arrière-grand-mère ». Elles lui disent qu’elle devrait, un jour, participer à ce concours. « Mais quand ces compliments viennent de la part des proches, on les prend avec un peu plus de recul. »
Elle a failli mourir en service en 2021
Longtemps, Manon Le Maou garde cette ambition « dans un coin de (sa) tête » jusqu’à ses 24 ans quand elle dépasse l’âge limite pour participer au concours. Les Miss, c’est du passé. Puis, sa vie bascule. Le 15 janvier 2021, elle est victime d’un grave accident de la route en service. Elle conduisait un véhicule de gendarmerie qui a été « propulsé dans le ravin ». « C’était en plein durant la période du Covid. Il n’y avait personne sur la route. On a été percuté par un fuyard. Je me suis vue mourir. J’ai eu des blessures au visage. Psychologiquement, c’était dur aussi. J’ai eu un choc post-traumatique. »
Consciente que « la vie peut être courte », elle décide « de ne plus se mettre de barrière ». Hélas, elle a déjà 25 ans, soit un an de trop pour participer au concours Miss France. « Longtemps, ça aurait pu être l’un des plus gros regrets de ma vie ». Mais en 2022, les règles de participation au concours Miss France évoluent. Finie la barrière de la limite d’âge. Manon Le Maou y voit comme un signe du destin. Aussi, un jour, à la caserne, alors qu’elle était en charge de recueillir les plaintes, « on m’a dit que je devais faire Miss. Je n’étais pourtant pas maquillée. J’étais fatiguée car je n’avais pas dormi de la nuit ».
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À la caserne, on la surnomme « la Miss »
En début d’année, Manon Le Maou décide enfin tenter sa chance. Affectée alors à la brigade de L’Île-Rousse, elle remporte, en février 2024, le concours de Miss Doubs, département dont elle est originaire. Devenir Miss France devient alors « une ambition de jeune femme ». Elle décide donc de se consacrer totalement à cette nouvelle carrière. La Gendarmerie la soutient dans ce projet. « Ça n’a étonné personne parce que l’on m’appelait déjà “la Miss”. J’ai d’ailleurs un gros soutien de la part des gendarmes ». En juillet 2024, elle obtient une disponibilité. En septembre, elle devient Miss Franche-Comté, titre régional qui lui permet de concourir au concours Miss France 2025.
Lors de ces élections, Manon Le Maou a toujours mis en avant sa carrière de gendarme qui, selon elle, est un atout. « On est Miss comme on est gendarme, c’est à dire 24h sur 24! Il y a aussi un rôle de représentativité et de rigueur à tenir, et l’esprit de corps à avoir malgré le fait que l’on soit dans une compétition et de ce côté-là, je dirais que j’ai plutôt été à la bonne école…! »
Elle a eu des serpents, des cochons d’inde, un caméléon
Si elle est couronnée Miss France 2025, Manon Le Maou promet également de défendre la cause animale. Elle assure avoir déjà eu « des serpents, des cochons d’inde, un caméléon » quand elle était plus jeune. Elle est également bénévole dans des refuges pour animaux. En tant que gendarme, elle est déjà venue « en aide à de nombreux animaux en état de souffrance dans le cadre de procédures judiciaires ».
Franck SEGUIN
