Une instruction contre X pour “violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique” a été ouverte mercredi concernant la mort d’un Franco-Portugais tué par la police le 19 août dernier à Châlette-sur-Loing (Loiret), a indiqué à l’AFP le procureur de la République d’Orléans.
L’autopsie a révélé que “deux balles potentiellement mortelles“, et non une seule comme indiqué précédemment par le parquet de Montargis (Loiret), avaient frappé au cœur Luis Bico, 48 ans, a indiqué le procureur Nicolas Bessone.
Le policier tireur d’une des deux balles a été formellement identifié tandis que la provenance de la deuxième balle devra être déterminée par les investigations dans le cadre de l’instruction, a-t-il précisé.
“L’instruction est ouverte contre X car, à ce stade, il m’apparaît que les policiers ont agi dans le cadre de la nouvelle loi L435-1 du 28 février 2017 du Code de la sécurité intérieure, alinéa 4“, a précisé M. Bessone.
La loi L435-1 du 28 février 2017 du Code de la sécurité intérieure a aligné le cadre de l’usage des armes par la police sur celui des militaires de la gendarmerie.
Le 19 août dernier, la victime, connue pour souffrir de troubles psychiatriques, avait fait preuve d’un comportement menaçant en centre-ville en exhibant un couteau devant un passant, selon des sources policières. Une équipe de policiers s’était alors rendue à son domicile pour procéder à son interpellation mais il s’était réfugié dans sa voiture.
Exhibant à nouveau son couteau, le quadragénaire avait menacé de tuer les fonctionnaires qui entouraient son véhicule et lui intimaient de sortir en frappant le pare-brise et les vitres des portières.
Luis Bico avait alors effectué plusieurs manœuvres et pris la fuite au volant de sa voiture, les policiers faisant à ce moment usage de leurs armes. L’homme était décédé des suites de ses blessures après avoir fini sa course non loin de là.
Selon les images vidéo diffusées sur les réseaux sociaux, les mouvements du véhicule en fuite ne semblaient pas menacer directement les policiers qui ont tiré à plus d’une dizaine de reprises. Les policiers ont été entendus plusieurs fois par les enquêteurs de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) mais aucun n’a fait l’objet d’une mesure de garde à vue.
Le gouvernement portugais a demandé des explications aux autorités françaises sur cette intervention policière.
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