"Le coeur a ses raisons, que la raison ne connaît point", estimait Blaise Pascal dans ses Pensées. On ne peut que lui donner raison en découvrant l’insolite histoire d’amour qui a commencé, il y a vingt ans lors d’une manifestation, entre une militante antifasciste et un gendarme.
La journaliste de Lorraine Actu qui la raconte a rencontré par hasard ce drôle de couple durant une randonnée dans les Vosges. Constance et Gautier – des prénoms d’emprunt – lui ont ainsi confié leur coup de foudre qui a commencé par un coup porté au gendarme par la jeune militante "du bloc antifasciste d'une ville du Grand Est". Un mauvais réflexe, car celui-ci venait pourtant de lui éviter de se faire piétiner lors d’une charge de CRS visant à séparer la jeune femme et ses camarades du "groupuscule néo-nazi" qui les avait pris à partie.
Les “Black blocs”, un défi pour la Gendarmerie
Le soir, en rentrant en voiture chez elle, la jeune femme tombe sur deux jeunes hommes en panne qu’elle aide à déplacer leur véhicule. Ils l’invitent à boire un verre et c’est en évoquant la manifestation du jour qu’elle comprend qu’elle est en train de sympathiser avec le gendarme qu’elle a frappé quelques heures plus tôt.
Ils vont garder le contact et leur relation prendra un tour plus sérieux quelques années plus tard.
Issue d’une famille ouvrière et militante, Constance mettra "quatre ans avant de présenter Gautier à ses parents", tandis que la présentation de la jeune femme aux collègues de Gautier "a été plutôt aisée", s’étonne Lorraine Actu.
Désormais mariés, ils ont des désaccords systématiques "à partir du moment où ça touche à son travail, ou à ce qu’il me reste comme engagements militants", explique Constance. Pour autant, expliquent-ils,"on partage énormément, on échange beaucoup et sommes un parfait exemple de ce que la communication peut apporter en richesse dans un couple".
