La cour d'appel d'Aix-en-Provence a refusé vendredi 9 décembre de remettre en liberté l'ancien capitaine de Gendarmerie Alexandre Juving-Brunet, placé en détention provisoire il y a deux semaines, le 29 novembre 2022, après avoir été mis en examen notamment "pour escroquerie en bande organisée", a-t-on appris auprès de son avocat.
Alexandre Juving-Brunet, meneur des "antivax" dans le Var et créateur à l'été 2022 du Franc Libre, "monnaie de la résilience et de la résistance", notamment à l'origine des ses déboires judiciaires, avait déposé, via son avocat, une demande de remise en liberté quelques jours après son incarcération. Son conseil Me Julien Besset a dit ce lundi à l'AFP, que la juridiction a refusé cette demande, arguant que le maintien en détention provisoire était du "aux nécessités de l'enquête". Me Besset a ajouté qu'il allait déposer prochainement une requête en annulation de la mise en examen de son client. L'ex-officier de Gendarmerie est mis en examen pour "mise en circulation de monnaie non autorisée en vue de remplacer la monnaie légale" et d'"escroquerie en bande organisée".
Me Besset a fait valoir à "L'Essor" qu'aucun plaignant ne s'était manifesté pour le moment et que son client disposait de garanties de représentation. L'avocat a ajouté qu'il déposerait ensuite une nouvelle demande de mise en liberté. Brillant officier, issu de Saint-Cyr et de l'EOGN, Alexandre Juving-Brunet, 40 ans, a quitté l'Arme en 2013 après avoir occupé plusieurs postes en gendarmerie mobile, en départementale et en état-major. À partir de 2020, il dénonce la "tyrannie sanitaire" de la lutte contre la Covid-19 du gouvernement, publie un livre dans lequel il entend "défendre le déclin de la France dans toutes ses formes".
Le "Franc Libre" pour "sauver la France" de l'écroulement du système monétaire
En 2022, il a tenté de se présenter à la présidentielle mais n'avait obtenu que deux parrainages. Candidat à la députation dans la 2e circonscription du Var, il a recueilli 1,19 % des voix au premier tour. Il a ensuite créé une monnaie, d'abord numérique, le "Franc Libre" (1 Franc Libre égalant un euro) afin de "sauver la France" de l'écroulement du système monétaire actuel. Cette monnaie à laquelle ont souscrit, selon lui, "des milliers de Français", est désormais également fiduciaire, depuis le 15 octobre, avec billets et pièces. La Banque de France a alors décidé de saisir la justice pour "infractions au code monétaire et financier". Les enquêteurs ont par ailleurs découvert qu'il aurait utilisé à des fins personnelles une partie des fonds versés par ses soutiens. Ce qu'il nie, car selon son avocat, aucun euro, provenant de ces fonds, n'a été découvert sur ses comptes personnels.
PMG
Un ex-capitaine de Gendarmerie mis en examen pour escroquerie et écroué.