Claude Gorsky est jugé depuis vendredi devant la cour d'assises des Landes, à Mont-de-Marsan, pour tentative d'assassinat sur fond de motivations racistes. Le 20 mai 2018, ce retraité de la commune d'Ychoux tirait à cinq reprises sur son voisin, Saïd El Barkaoui, 41 ans. Ce père de six enfants est mort d’un arrêt cardiaque deux semaines plus tard.
Mercredi 6 octobre, au quatrième jour de son procès, la cour a diffusé l’enregistrement de son appel à la Gendarmerie, passé quelques instants après avoir vidé le chargeur de son pistolet 22 rifle sur la victime. Une écoute particulièrement glaçante.
"C'était la fois de trop"
"Cela fait trois à quatre ans qu’il m’emmerde. C’était la fois de trop", explique-t-il au gendarme au bout du fil, après avoir décliné son identité. Ce dernier, qui alerte immédiatement ses collègues, tente alors de garder le contact le plus longtemps possible. L'accusé développe : "Je sais que je vais aller en prison. Ça fait plusieurs années qu’il m’emmerde, ce trafiquant de drogue. C’est le voyou du village. Moi je suis un ancien militaire."
Au gendarme qui le relance, l'accusé mentionne alors des états de services dans la Marine puis à la Défense. "On vous a donc appris à avoir du recul. Vous avez déjà dû être confronté à des situations difficiles", rebondit le militaire. Claude Gorsky confirme. Mais il se plaint une nouvelle fois de sa victime qui l’aurait menacé de lui "faire la peau". "C’était prévu et prévisible. J’ai appelé deux fois la Gendarmerie et vu six fois le maire. Je suis très calme, tranquille, je vous attends. Il m’emmerdait, trop c’est trop. C’est comme ça", renchérit-il encore.
Calvados : le jeune homme qui s’en était pris aux gendarmes va dormir en prison
Au bout de huit minutes, cet échange glaçant va être interrompu. Claude Gorsky dit vouloir aller nourrir ses chats car "ce soir, j’irai dormir à la Gendarmerie". Ce sont ces derniers mots. Il raccroche. Quelques minutes plus tard, les gendarmes viendront arrêter le retraité qui se laissera interpeller sans résistance.
Verdict ce jour pour l'accusé qui risque la réclusion criminelle à perpétuité.
Pour en savoir plus : lire l'article de France 3 Nouvelle-Aquitaine.