Le bulletin de juillet du Service statistique ministériel de la sécurité intérieur (SSMSI), comportait une étude intitulée: "Violences physiques et verbales enregistrées par les services de sécurité depuis 2016 : une première approche des victimes par profession".
Au-delà d'une certaine stabilité dans les données collectées, il apparait que ce sont les policiers, puis les gendarmes, suivis des policiers municipaux et des pompiers, qui sont les plus exposés à ces actes de violences faisant l'objet d'une déclaration. 16,5% des faits déclarés sur l'ensemble des déclarations concernent les policiers, en moyenne sur la période ; quatre fois moins pour les gendarmes, six fois moins pour les policiers municipaux et quinze fois moins pour les pompiers.
Seules les agressions déclarées sont prises en compte
Attention, la propension à déclarer un acte de violence dont on a été victime est très variable selon les professions. "Ces comparaisons, précise cette étude, peuvent traduire des différences de comportement au-delà de l’exposition à la violence. Par exemple, entre un policier et un enseignant victime, le premier pourra appréhender l’auteur des faits et bénéficier de la solidarité de collègues pour mener à bien une procédure dont il aura une meilleure connaissance, tandis que le second pourra souhaiter en premier recours qu’une réponse soit apportée dans le cadre scolaire. Pour un policier ou un gendarme, la procédure pénale sera un recours plus naturel, faisant partie de la culture professionnelle. Selon les enquêtes de victimisation, la propension à déposer plainte est deux à trois fois plus élevée chez les policiers et les gendarmes que la moyenne des personnes en emploi en cas de violences physique ou verbales, à l’inverse des enseignants dont le taux de dépôt de plainte pour ces atteintes est légèrement inférieur au taux de dépôt de plainte moyen.
En outre, lors d'une déclaration, la profession n'est pas toujours précisée. Lorsqu’un policier ou un gendarme rédige une procédure concernant un crime ou un délit (lors d’un dépôt de plainte par exemple), il renseigne le plus souvent la profession de la victime. Cette donnée est facultative côté Police nationale et obligatoire côté Gendarmerie nationale. Au total, la profession est absente ou suspectée d’être mal renseignée pour 20% des enregistrements de crimes et délits en 2021.