Une habitante d’Ancenis (Loire-Atlantique) a été condamnée mardi en comparution immédiate à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nantes, pour le “harcèlement moral” dont étaient victimes depuis un an ses parents et son frère, gendarme au Peloton motorisé (PMO) de la ville.
Sabrina G., 30 ans, devra surtout se plier à une mise à l’épreuve de trois ans : elle l’obligera à suivre des soins et à rechercher activement du travail. Cette commerciale actuellement au chômage aura aussi interdiction, pendant ces trois ans, d’approcher ses parents, son frère gendarme, sa belle-sœur et leurs trois filles.
Son compagnon Pierre V. – un ouvrier de l’usine Lactalis âgé quant à lui de 33 ans – a écopé pour sa part de quatre mois avec sursis et d’obligations identiques. Sur le plan civil, le couple devra verser 1 € symbolique de dommages et intérêts à chacune de ses victimes, et 1.600 € supplémentaires pour leurs frais d’avocat.
“Carnage familial” en vue
Enfin, leurs condamnations ont été frappées d’exécution provisoire, ce qui signifie qu’elles entrent en vigueur dès l’énoncé du jugement, même s’ils en faisaient appel. “C’est sûr, il va y avoir un carnage familial“, s’est énervé Pierre V., après avoir pris connaissance de la décision du tribunal. “C’est sûr, on va se revoir“, a-t-il lancé à la présidente.
C’est pourtant le couple qui avait lancé les hostilités judiciaires le 5 août 2016, en portant plainte en premier pour des “menaces” et des “violences” auxquelles se serait livrées le gendarme du peloton autoroutier à leur encontre.
Mais l’enquête de la brigade d’Ancenis s’était finalement retournée contre eux, puisqu’elle avait fait apparaître un véritable “harcèlement” de la part de Sabrina G. : elle envoyait à son frère et ses parents jusqu’à 80 SMS par jour, elle les suivait dans les magasins et mêmes sur leurs lieux de loisirs. Des voisins l’ont également vu appuyer “pendant dix minutes non-stop” sur la sonnette de son frère, ou encore jeter des gravillons sur leur porte et leur voiture.
Le gendarme craignait “une mutation forcée”
Une brouille familiale – dont les motifs n’ont pas été précisés à l’audience – avait pourtant conduit le militaire à interdire à sa sœur d’entrer en contact avec sa famille. “Il a eu très peur que le comportement de sa sœur incite sa hiérarchie à lui imposer une mutation forcée loin d’Ancenis“, a d’ailleurs expliqué au cours des débats l’avocat du gendarme.
Une expertise psychiatrique a mis en évidence des “traits pathologiques de type paranoïaques” chez la sœur du militaire ; son beau-frère, quant à lui, n’a pas été examiné – au grand regret de la procureure de la République. Tous deux étaient jusqu’alors parfaitement inconnus de la justice.
“Le dossier a été géré en grande partie à la brigade d’Ancenis, avant d’être transféré au bout de six mois seulement à la brigade de recherches (BR) de Nantes“, avait plaidé pour sa part l’avocate de Sabrina G. pour mettre en doute “l’impartialité” des investigations. “L’enquête a donc été conduite par des proches collègues, qui avaient un a priori indéniable sur cette affaire et qui ont pris ma cliente pour une folle.”
GF
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