<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> La reconversion de l’ancien DRH de la Gendarmerie épinglée par la commission sénatoriale sur les cabinets de conseil

Photo : Conférence de presse, le 17 mars au Sénat, de la Commission d'enquête sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques (Capture d'écran, site du Sénat)

21 mars 2022 | Société

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La reconversion de l’ancien DRH de la Gendarmerie épinglée par la commission sénatoriale sur les cabinets de conseil

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C’est une publicité dont sa toute nouvelle société de conseil se serait bien passé. L’ancien DRH de la Gendarmerie, le général de corps d’armée (2S) Armando de Oliveira, est en effet épinglé par la commission d’enquête sénatoriales sur les cabinets de conseil.

Le 2 février 2022, il a en effet quitté l’Institution et cédé sa place de directeur des personnels militaires au général de corps d’armée Bruno Arviset. Mais cinq jours plus tôt, le 27 janvier, Armando de Oliveira fondait sa société de conseil baptisée AJ2V Liger Conseil.

Le général Bruno Arviset, nouveau directeur des personnels militaires

A sa tête il envisage de proposer "l’assistance, la formation, le conseil et l'accompagnement des organisations, entreprises et sociétés, nationales ou internationales dans la gestion des projets complexes, la transformation des structures et des organisations, le développement du leadership et du management opérationnel, la gestion de crise, les relations institutionnelles".

Une influence croissante

Ce passage du public au privé est mis en avant parmi d’autres par les sénateurs de la commission d’enquête sur "l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques" pour illustrer par "quelques exemples concrets", "les mobilités des responsables publics vers les cabinets de conseil"

Aux côtés du général de Oliveira, figurent ainsi l’ancienne secrétaire d’État chargée du numérique et de l’innovation Axelle Lemaire, devenue "partner de Roland Berger entre janvier 2018 et le début de l’année 2022", l’ancien chef d’état-major des armées Pierre de Villiers, qui "a travaillé pour le BCG entre 2018 et 2021 et a créé sa propre société de conseil en parallèle" ou encore le directeur général adjoint de l’Anssi qui a rejoint Deloitte en janvier 2021.

Pour son nouveau cercle de réflexion, l’Anssi enrôle un ancien gendarme polytechnicien

Ces reconversions, couramment appelés "pantouflage", interrogent en effet les sénateurs du Val d’Oise Arnaud Bazin (LR) et de la Seine-Saint-Denis Éliane Assassi, respectivement président et rapporteure de la commission d’enquête.S’ils ne reprochent rien de précis aux personnes listées , ils estiment que ce procédé fait partie des "enjeux déontologiques (qui) demeurent et appellent de nouvelles précautions”.

Un encadrement plus poussé du pantouflage

Ils proposent donc que les responsables publics devenus consultants aient "l’obligation de rendre des comptes à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), à intervalles réguliers (tous les 6 mois) et sur une période de 3 ans". Pour que la HATVP "puisse plus facilement s’assurer de l’absence de conflit d’intérêts", les sénateurs ajoutent que ces nouveaux consultants devraient avoir l"obligation de "dresser la liste de leurs clients".

Le nombre de recrutements de responsables publics reste limité, notent les sénateurs, mais ils "participent pleinement à la stratégie d’influence des cabinets de conseil" et concernent souvent "des responsables publics de haut niveau"

Le rapport rappelle ce que le sénateur (LR) de l’Oise Jérôme Bascher avait dit aux représentants de McKinsey, lors de leur audition: "seul 1 % de vos effectifs proviendrait du secteur public. Certes, c’est assez peu, mais tout dépend de quel pourcent il s’agit".

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