Mercredi 21 août 2024, vers midi, un forcené tente de mettre le feu à l’intérieur de la mairie d’Angoulême avant d’être blessé par balles et neutralisé par un policier municipal. Jeudi, la première organisation représentative des policiers municipaux demande que tous ces policiers soient armés.
Il y a actuellement 27.000 policiers municipaux en France, répartis dans 4.500 communes. Les effectifs des polices municipales vont de plusieurs centaines d’hommes et de femmes dans de grandes métropoles, à un ou deux policiers dans les petites communes. Parmi les grandes villes, certaines (Nice, Marseille, Lyon, Toulouse…) ont équipé leurs agents d’armes létales (revolver 38 spécial ou pistolets semi-automatiques de 9 mm), en plus des tonfas (bâtons de défense) et des pistolets à impulsion électrique (Taser). D’autres maires de grandes villes (Nantes, Lille, Bordeaux, Paris …) refusent toujours de doter leurs policiers municipaux d’armes à feu.
L’exemple d’Angoulême
Le président national du Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM) Cédric Michel, citant l’intervention des policiers municipaux d’Angoulême qui ont neutralisé le forcené en tirant plusieurs balles, demande que tous les policiers municipaux soient armés. « Ces faits démontrent une nouvelle fois, assure Cédric Michel, que les policiers municipaux sont confrontés de plein fouet à l’insécurité et à tout type de situation, quelque soit l’endroit du territoire ». Pour le président du SDPM, « la question de l’armement à feu des policiers municipaux ne doit évidemment plus se poser ». Selon lui, en 2024, 65 % des policiers municipaux sont équipés d’une arme à feu. Pour autant, les policiers municipaux sont loin d’utiliser régulièrement leur arme. L’usage de l’arme mercredi par un policier municipal d’Angoulême constitue le premier tir de cette police municipale, forte de 23 personnels armés, depuis sa création en 2016, relève le quotidien régional La Charente Libre.
Le 29 octobre 2020, trois personnes avaient été tuées à coups de couteau à l’intérieur de la basilique Notre-Dame de Nice par un forcené dont le périple avait été stoppé par des policiers municipaux de la ville. Ils avaient blessé par balles le forcené avant de parvenir ensuite à l’interpeller.
Selon la législation, l’autorisation de port d’arme est donnée de la manière suivante. Le maire de la commune doit d’abord faire une demande motivée auprès de l’autorité préfectorale. Celle-ci délivre alors une autorisation nominative de port d’arme. Une autorisation bien entendu soumise à une période de formation au préalable.
(article mis à jour avec une précision du quotidien La Charente Libre sur l’utilisation des armes)