La Nation a rendu hommage à Eric Comyn

Photo : Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et le directeur général adjoint de la Gendarmerie, le général d'armée Bruno Jockers, devant le cercueil de l'adjudant-chef Eric Comyn, à Nice, le 2 septembre 2024. (Capture écran FranceTV)

2 septembre 2024 | Société

Temps de lecture : 3 minutes

La Nation a rendu hommage à Eric Comyn

par | Société

Tué par un chauffard il y a une semaine, le sous-officier Eric Comyn a reçu lundi 2 septembre 2024 un hommage national dans toute la France, marqué par un discours à tonalité politique du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, lors d’une cérémonie à Nice.

Une cérémonie nationale d’hommage à l’adjudant Eric Comyn s’est tenue à Nice, lundi 2 septembre 2024. Présidée par le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin, elle réunissait de nombreux gendarmes, les camarades de sous-officier décédé et bien sûr sa famille, qui a toutefois souhaité ne pas apparaitre publiquement.

« Cette mort n’est pas un fait divers, mais un fait de société », a dit Gérald Darmanin en écho à la déclaration de Lucie Castets, candidate du Nouveau Front Populaire à Matignon, qui avait parlé de « fait divers« . Pour le ministre, la « France entière a été saisie par une immense colère ». Il a ajouté que les « policiers et les gendarmes sont tous prêts à donner leur vie pour secourir », mais que les conditions de la mort d’Eric Comyn « ne sont pas acceptables« .

« La société doit se reprendre »

S’adressant à Harmonie Comyn, la veuve du gendarme qui avait eu des mots très forts après la mort de son mari, le ministre a assuré : « La mort de votre mari nous scandalise et nous révolte ». Il a dit qu’il ne s’agit pas d’un simple refus d’obtempérer mais d’un « crime » en concluant : « La société doit se reprendre ».

La cérémonie s’est déroulée sur la place d’armes de la caserne Ausseur, siège du groupement des Alpes-Maritimes. Des détachements de toutes les unités de gendarmerie du département, dont cette du peloton motorisé de Mandelieu-La-Napoule où était affecté le gendarme tué, étaient rangés autour de la place d’armes. Les autorités judiciaires, civiles et militaires et les élus locaux, et la famille d’Eric Comyn avec laquelle Gérald Darmanin s’était longuement entretenue, étaient également sur place. Le ministre était accompagné par le général d’armée Bruno Jockers, inspecteur général des armées – Gendarmerie, et directeur général adjoint de l’Arme.

Lire aussi : Les mots très forts de la veuve de l’adjudant Comyn tué à Mougins

Minute de silence dans toutes les unités

L’adjudant Eric Comyn a été promu au grade d’adjudant-chef à titre posthume. Il a été fait chevalier de la Légion d’honneur, décoré de la Médaille militaire, de la médaille de la Gendarmerie avec palme de bronze, et de celle la Sécurité intérieure (échelon or). Ces décorations ont été accrochées sur un coussin, posé sur le drapeau qui recouvrait le cercueil. La sonnerie aux morts a ensuite résonné avant la minute de silence, également observée dans toutes les unités de gendarmerie.

Eric Comyn devait prendre sa retraite au printemps 2025

Le drame s’est produit il y a une semaine, le lundi 26 août 2024 vers 20h40. Louis Antonio Mendez Vaz, un Capverdien de 39 ans, en situation régulière et multirécidiviste, refuse un contrôle au volant d’une BMW noire. Un refus d’obtempérer est constaté toutes les vingt minutes en France. Le véhicule percute l’adjudant Eric Comyn participe avec ses collègues à un contrôle routier à la sortie de Cannes, sur une route menant à une bretelle d’accès à l’autoroute A8.

Le sous-officier, membre du peloton motorisé de Mandelieu-la-Napoule, âgé de 54 ans, marié et père de deux adolescents, Valentin, 15 ans, et Marie, 11 ans, est mortellement blessé. Après plus de 30 ans en Gendarmerie, il devait prendre sa retraite en 2025. Il avait par ailleurs pour projet de poursuivre son engagement au sein de la réserve.

Lire aussi : Le gendarme tué, lundi lors d’un refus d’obtempérer, devait prendre sa retraite au printemps 2025

« Meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique »

Interpellé à Cannes, une dizaine d’heures après les faits grâce au minutieux travail des enquêteurs, l’auteur présumé des faits présente encore un taux d’alcoolémie positif (1,09 gramme d’alcool par litre de sang). Il est mis en examen, notamment pour « meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique », et placé en détention provisoire. Le quadragénaire possède déjà dix condamnations sur son casier judiciaire. Il a notamment été condamné deux fois pour conduite en état d’ivresse et/ou sous stupéfiants.

Le mercredi 28 août, lors d’une cérémonie à Mandelieu-la-Napoule, commune d’implantation du peloton motorisé auquel appartenait son époux, Harmonie Comyn avait accusé « la France » d’avoir « tué (son) mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance ». « Pourquoi cet homme multirécidiviste peut-il évoluer en toute liberté ? Quand est-ce que nos (législateurs) ouvriront véritablement les yeux ? Faut-il qu’ils soient touchés directement pour agir ? Combien de morts avant que ces assassins soient véritablement punis ? » , avait-elle demandé.

Le lendemain, Sebastien Leroy, le maire de Mandelieu-la-Napoule, a annoncé que le giratoire situé à proximité du peloton motorisé portera le nom de l’adjudant-chef Comyn. Il sera par ailleurs « réaménagé pour rendre hommage aux serviteurs de l’Ordre et de la France », précise l’édile.

Pierre-Marie GIRAUD

Lire aussi : Gendarme tué dans un refus d’obtempérer: le suspect déféré pour meurtre

La Lettre Conflits

La newsletter de l’Essor de la Gendarmerie

Voir aussi