EXCLUSIF. La position de La France insoumise (LFI) sur l’avenir de la Gendarmerie n’a pas évolué depuis l’élection présidentielle de 2022. Le parti de Jean-Luc Mélenchon, entend toujours fondre gendarmes et policiers dans un même corps à statut civil. Un projet qui marquerait donc le démantèlement de la Gendarmerie et, partant, la fin de son histoire vieille de plusieurs siècles. Ce projet sonnerait également la fin du dualisme policier, présent dans toutes démocraties.
Le sort de la Gendarmerie réglé en quelques lignes
Le livret « Thématique et sécurité« vient d’être actualisé. Il consacre seulement quelques lignes à ce projet. « Nous proposons d’amorcer le travail afin d’unifier les forces de police et de gendarmerie dans un même corps constitué afin de refonder la sûreté de proximité et garantir une égale sécurité des biens et des personnes. Il s’agit de créer une « garde républicaine citoyenne» afin de mettre en commun les différentes missions de la police dans un même corps (de proximité, judiciaire, aux frontières, mobile, d’intervention, de renseignement, etc.). Ce corps sera unifié par un même statut de la fonction publique civile ».
Une nouvelle gendarmerie à moins de 10.000 gendarmes
Le programme prévoit que « certaines unités de la gendarmerie seront maintenues avec la militarité : protection et défense des institutions de l’État et des sites sensibles ainsi que les missions de prévôté (missions de police auprès des armées à l’étranger). » Selon les calculs de L’Essor, les unités de l’Arme qui conserveraient le statut militaire devraient totaliser moins de 10.000 gendarmes, en incluant la Garde républicaine. Des effectifs à comparer aux quelque 130.000 gendarmes d’active et réservistes actuels.
En 2022, L’Essor avait interrogé pendant la campagne présidentielle les principaux candidats sur la place et l’avenir de la Gendarmerie. Jean-Luc Mélenchon avait été le seul candidate à prôner le démantèlement de la Gendarmerie. Lors des élections européennes du 9 juin 2024, le Nouveau front populaire (LFI, Verts, PS) n’avait pas inscrit dans sa plateforme commune ce projet de LFI. Il fait donc son retour. Le député du Nord Ugo Bernalicis, spécialiste des questions de sécurité au sein de LFI, n’a pas donné suite à une demande d’entretien de L’Essor.
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Pierre-Marie GIRAUD