Un gendarme de 24 ans, sous-officier au Groupement blindé de la gendarmerie mobile (GBGM), basé à Satory (Yvelines), a été condamné à de la prison ferme après avoir forcé une adolescente de 13 ans à des exhibitions et des actes sexuels sur le réseau Snapchat. Il était jugé le 13 octobre 2023 par le tribunal de Versailles, pour des faits de harcèlement sexuel, corruption de mineur et détention de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique. Le militaire a été condamné à 18 mois de prison avec incarcération immédiate.
Le gendarme connaissait l’âge de la victime
Pendant neuf mois, le militaire s’est fait passer pour un jeune de 16 ans sur le réseau social très prisé chez les adolescents et n’a pas lâché la victime, domiciliée dans le département de la Saône-et-Loire. Très vite, les messages normaux ont laissé place à des "demandes de nudes, des photos nu", selon Actu.fr qui relate les faits. Le gendarme lui envoie des photos de son sexe. Puis, il demande des vidéos à caractère sexuel et exerce du chantage sur l’adolescente en la menaçant de diffuser des photos d’elle sur Snapchat si elle ne le fait pas. Finalement, la victime cède à deux reprises.
Le militaire était au courant de l’âge de la jeune fille. Quand elle lui a demandé d’arrêter, elle lui a aussi écrit qu’elle n’avait que 13 ans. Le gendarme lui a alors répondu "Et alors ?".
Les enquêteurs d’abord conduits vers une compagnie de gendarmerie de l’Yonne
L’adolescente finit par se confier à une amie, puis à une conseillère d’éducation qui en parle à sa mère. Cette dernière finit par déposer plainte. Débute alors une longue enquête menée par les gendarmes qui va les mener vers l’un des leurs.
Très vite, grâce aux investigations électroniques, les enquêteurs sont conduits tout d’abord vers une compagnie de gendarmerie de l’Yonne. Ils sont dirigés vers la chambre que le gendarme a occupée, et dont "le décor correspond en tous points à l’arrière-plan des photos envoyées" à la victime. Deux grains de beauté, que lui seul porte à un endroit précis, permettent également de bien l’identifier. Entre-temps, le militaire a été muté et les enquêteurs décident de le suivre numériquement jusqu’à Satory. Après un arrêt maladie, suite à une opération, le gendarme est interpellé.
Des images pédopornographiques dans un coffre-fort numérique
1.800 images à caractère pornographique, dont une centaine d’images pédopornographiques sont découvertes dans le téléphone du gendarme. Elles proviennent toutes du réseau Snapchat. Particularité : elles sont cachées dans un coffre-fort numérique.
Malgré les preuves, le gendarme a préféré nier les faits durant ses auditions. Lors de son procès, le 13 octobre au tribunal de Versailles, il a assuré ne se souvenir de rien. Puis, avant de ne plus rien dire, il a juste déclaré: "J’ai fréquenté Telegram. Pour de l’actualité et des paris sportifs. Et de canal en canal, je suis arrivé sur des réseaux avec des photos. Mais je ne les consultais pas". "Si vous ne les consultiez pas, pourquoi les avoir transférées vers votre coffre-fort numérique et pas d’autres ?", lui a immédiatement répondu la magistrate.
La procureur de la République s’est ensuite chargée de relater les faits, mettant en avant la profession du prévenu qui, en tant que gendarme, était censé "protéger les faibles". "Il a incité Laëtitia (ndlr: prénom modifié donnée à la victime) en connaissance de cause et en sachant son âge. Il lui a fait du chantage. Au-delà de la perversité sexuelle, nous avons un maître chanteur face à une jeune fille vulnérable. Il est allé très loin, jusqu’à la mettre en grande difficulté psychologique. Il dit avoir reçu les images contre son gré. Il est gendarme. Et il ne dénonce pas les faits ? Au contraire, il cadenasse tout cela dans son coffre-fort numérique. Plus grave, il se cachait derrière le masque le plus présentable de l’honorabilité du gendarme".
Finalement, le tribunal a condamné le gendarme à une peine de prison de 18 mois, avec incarcération immédiate.