On recense actuellement une centaine de pays où il existe deux forces de sécurité, dont l’une à statut militaire, sur le modèle de la Gendarmerie française. Et quand il n’y a pas de police à statut militaire, plusieurs polices locales, régionales ou fédérales coexistent.
Les candidats de 2017 votaient tous en faveur du dualisme
Lors de la présidentielle de 2017, tous les candidats interrogés par L’Essor avaient voté en faveur du dualisme. Cinq ans plus tard, en 2022, les candidats viennent de réaffirmer leur attachement à ce modèle. Seul l’insoumis Jean-Luc Mélenchon a changé d’avis. Partisan du dualisme en 2017, il veut en 2022 "unifier" les deux forces sous le même statut de la fonction publique civile. Il ne garderait alors qu’une mini gendarmerie pour protéger les institutions de l’Etat et les sites sensibles, et remplir les missions de prévôté.
Les magistrats assurent que le dualisme constitue une garantie d’indépendance de la justice, car cette configuration lui laisse le choix entre les deux institutions pour les enquêtes judiciaires. Un atout de poids dans la conduite des affaires délicates, les dossiers politico-financiers, par exemple. De même, l’Etat dispose de deux forces pour la gestion et le maintien de l’ordre dans les périodes troublées. C’est la garantie pour l’Etat de "ne pas être à la merci d’une seule et même force", explique l’ancien directeur de l’Arme, Richard Lizurey.
La police et le dualisme
L’Essor a également recueilli les avis des puissants syndicats de Police, qui n’ont pas toujours vu d’un bon œil l’arrivée de la Gendarmerie Place Beauvau, sauf ceux qui pensaient pouvoir l’avaler tout cru. "Aujourd’hui, dit à L’Essor le professeur François Dieu, la fusion est peu probable, car il n’y a pas de dysfonctionnement majeur comme c’était le cas en Belgique (voir page 24), ni d’affaire récente qui mette en cause le dualisme." «
Exemple belge : la fin de la Gendarmerie
"Ceci dit, ajoute ce spécialiste de la Gendarmerie, c’est comme les plaques tectoniques qui bougent très doucement mais finissent par déclencher des tremblements de terre. La société évolue et les institutions se rapprochent. La fusion reste envisageable. Il faut anticiper la catastrophe pour qu’elle n’arrive pas."