Plus de 23 ans après les faits et après une interminable enquête, la justice française a clos l’information judiciaire sur l’attentat contre le président rwandais Habyarimana, déclencheur du génocide de 1994 qui avait fait 800.000 morts.
La justice française, à savoir le parquet de Paris, doit maintenant décider d’un non-lieu ou d’un procès, dans ce dossier qui empoisonne toujours les relations entre les deux pays.
Au terme de cette enquête, sept personnes sont mises en examen, toutes issues du clan de Paul Kagame, l’actuel président du Rwanda.
“23 ans, c’est long et honteux pour la mémoire des victimes”, a assuré à L’Essor le capitaine Paul Barril, ancien officier de gendarmerie et ex-numéro 2 du GIGN.
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“Le coupable est connu sans l’ombre d’un doute, c’est Kagame”, a ajouté Paul Barril en concluant : “Encore un peu de temps, et les coupables et les témoins seront morts de vieillesse”.
L’ancien officier de Gendarmerie soutient depuis toujours que l’avion, transportant les présidents rwandais Juvénal Habyarimana et burundais Cyprien Ntaryamira, a été abattu par deux missiles tirés sur l’ordre de Paul Kagame, alors chef de la rébellion tutsi et président du Rwanda depuis avril 2000.
Le soir du 6 avril 1994, le Falcon transportant les deux présidents et son équipage de trois Français, avait été touché en phase d’atterrissage à Kigali par un missile sol-air SA-16. Bilan : douze personnes tués dans le crash. Cet attentat est considéré comme le déclencheur du génocide qui fit 800.000 morts selon l’ONU, essentiellement parmi la minorité tutsi.
Deux thèses s’affrontent dans le dossier de cet attentat. La première est celle d’un commando des rebelles du Front patriotique rwandais (FPR) de Kagame s’étant introduit derrière le dispositif des Forces armées rwandaises (FAR) pour abattre l’avion depuis la colline de Massaka.
Elle a conduit Jean-Louis Bruguière, le premier juge chargé du dossier, à émettre en 2006 neuf mandats d’arrêt contre des membres du clan Kagame, dont sept ont finalement été mis en examen.
A l’inverse, une commission d’enquête rwandaise accuse les extrémistes “Hutu Power” des FAR qui auraient voulu se débarrasser d’un président jugé trop modéré.
PMG (avec AFP)
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