Le Pr Eric Chabrière, ex-bras droit de Didier Raoult à l’IHU Méditerranée Infection, a été condamné vendredi 22 novembre 2024 par le tribunal correctionnel de Marseille à 5.000 euros d’amende pour avoir tenté d’intimider un gendarme.
Lors de l’audience, le tribunal a requalifié les faits de « menaces » en « outrage » envers un dépositaire de l’ordre public. De plus, les magistrats ont aussi condamné Eric Chabrière à verser au gendarme 1.500 euros de dommages et intérêts, en réparation de son préjudice moral.
Les faits avaient eu lieu en mars 2024. À l’époque, un enquêteur de la gendarmerie maritime de Marseille avait appelé ce professeur des universités pour lui rappeler qu’il était convoqué le lendemain dans leurs locaux. L’audition devait ainsi intervenir dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Brest pour harcèlement en ligne. En guise de réponse, Eric Chabrière avait indiqué qu’en cas d’indisponibilité de son avocat, il ne viendrait pas. Le gendarme lui avait alors signifié que s’il ne se rendait pas à la convocation, il serait placé en garde à vue.
« Menacé comme la dernière des merdes »
Le ton était alors vite monté. Dans l’échange enregistré de 18 minutes, M. Chabrière s’était prévalu de son grade de capitaine de réserve dans l’armée. Il avait par ailleurs évoqué ses connaissances, généraux, amiraux ou préfet maritime. « Vous n’êtes rien pour me convoquer. Dans l’armée, des gens comme vous, je les mettrais au pas. Vous allez avoir le procureur et toute la gendarmerie sur le dos », avait-il lancé à l’adjudant-chef, en le menaçant d’une mutation à Brest ou Mayotte.
« En 23 ans de carrière, c’est la première fois qu’on me parle comme cela, avait d’ailleurs assuré le gendarme à l’audience le 4 octobre. Il a écrasé ma fonction et mon grade et m’a menacé comme la dernière merde ».
L’officier de police judiciaire suggérant alors à M. Chabrière de se faire accompagner par un avocat commis d’office, le professeur lui avait rétorqué: « Est-ce que j’ai une tête à avoir un avocat d’office? ».
À la barre lors de l’audience du 4 octobre, Eric Chabrière avait accusé le gendarme de lui avoir menti. Selon lui, le militaire avait également ignoré la loi. Le professeur estimant ainsi que ses droits n’avaient pas été respectés.
Une contre-attaque du Pr Chabrière
Dans la foulée de l’annonce de sa condamnation, le Pr Chabrière a lancé une contre-attaque numérique. S’appuyant sur une plainte qu’il aurait déposé fin octobre 2024 à l’encontre d’un gendarme. Sur X (anciennement Twitter), il l’accuse notamment d’ « abus d’autorité, menace et mensonge ». Il précise au passage qu’une enquête de l’Inspection générale de la Gendarmerie (IGGN) et de Défenseur des droits serait ouverte « contre un réseau de harceleur dans la Gendarmerie ».
(Avec l’AFP)
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