L’instruction du dossier judiciaire sur les responsables présumés des émeutes en Nouvelle-Calédonie devrait rester à Nouméa.
Le procureur général de Nouméa a annoncé, jeudi 11 septembre 2024, avoir rejeté la requête de dépaysement de la procédure visant des responsables de la cellule de coordination des actions de terrains (CCAT), accusés d’être les commanditaires des émeutes qui ont touché la Nouvelle-Calédonie.
« L’ensemble des arguments qui ont été soulevés, de mon point de vue, ne sont pas des arguments pertinents », a expliqué Bruno Dalles au cours d’une interview accordée jeudi à la radio locale RRB. Il dénonce par ailleurs des pressions exercées sur la justice. « Certains voudraient en faire un procès politique mais la justice résiste à toutes les pressions. »
Contradictions
Les avocats de huit des treize mis en examen, dont cinq sont incarcérés en France métropolitaine à l’image du leader Christian Tein, ont demandé un tel dépaysement. Ils souhaitaient notamment que des juges d’instruction de métropole reprennent le dossier. Une contradiction, selon Bruno Dalles, car « les mêmes avocats réclament le retour des commanditaires présumés en Nouvelle-Calédonie ».
Le magistrat a également réfuté les accusations de partialité formulées par ces avocats. Il rappelle que « tout le débat, c’est de savoir si la CCAT est, en totalité ou en partie, une organisation criminelle ».
La CCAT est considérée comme étant l’organe opérationnel du parti indépendantiste « Union calédonienne ». Lui même rattaché au mouvement du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS). L’Union en serait d’ailleurs la principale composante. Ainsi que la plus radicale.
Les avocats disposent de la possibilité de saisir le procureur général auprès de la Cour de cassation. Plusieurs d’entre eux ont fait savoir à l’AFP qu’ils se concerteraient vendredi avant de communiquer.
(Avec l’AFP)