Le parquet général a requis jeudi 17 novembre 2022, devant la cour d'appel de Bordeaux, la réouverture de l'instruction concernant l'accident d'autocar de Puisseguin (Gironde), qui avait coûté la vie à 43 personnes en 2015, en majorité des retraités en excursion, a-t-on appris auprès d'un des avocats des parties civiles. La chambre de l'instruction rendra sa décision le 3 mars 2023, selon Me Antoine Chambolle.
Fin octobre 2021, six ans presque jour pour jour après le drame, le juge d'instruction de Libourne avait rendu une ordonnance de non-lieu dans l'enquête sur l'accident de car le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune en 1982 (53 morts, pour la plupart des enfants). Le parquet de Libourne et les avocats des parties civiles avaient fait appel de cette décision.
41 personnes brûlées vives ou asphyxiées
Au matin du 23 octobre 2015, un semi-remorque s'était déporté sur la gauche au sortir du village de Puisseguin, à l'est de Bordeaux, et s'était mis en portefeuille avant de percuter un car venant en sens inverse. Pris au piège dans le car envahi par les flammes et des fumées toxiques, 41 personnes à bord étaient mortes brûlées vives ou asphyxiées. Huit en avaient réchappé. Le chauffeur du camion et son fils âgé de trois ans étaient décédés dans l'accident. Les enquêteurs de la gendarmerie, dont les 25 gendarmes de l’équipe d’identification de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN), étaient aussitôt dépêchés sur les lieux.
Selon Me Chambolle, l'avocat général a également requis jeudi un supplément d'information aux fins de mise en examen de trois sociétés: le concessionnaire du tracteur du semi-remorque, la société locatrice de ce véhicule et celle qui l'utilisait le jour de l'accident.
"Ces réquisitions sont positives pour nous. Nous avons plus de 50% de chances que cette affaire reparte en instruction", a estimé Me Chambolle, qui s'est toutefois déclaré "déçu" que l'avocat général ne demande pas des investigations supplémentaires visant le constructeur de l'autocar. Aucune mise en examen n'avait été prononcée au cours de l'instruction.