Deux anciens gendarmes d’active élus députés du Rassemblement national

Photo : Deux anciens gendarmes élus députés RN aux élections législatives de 2024. A gauche : Emmanuel Fouquart, député des Bouches-du-Rhône. A droite, Pascal Jenft, élu député de Moselle. (Photos: Comptes sociaux des candidats. Assemblage : L'Essor)

8 juillet 2024 | Société

Temps de lecture : 3 minutes

Deux anciens gendarmes d’active élus députés du Rassemblement national

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Ancien gendarme engagé en politique en réaction à l'élection du socialiste François Hollande à la présidence en 2012, Emmanuel Fouquart, 58 ans, du Rassemblement national (RN) a détrôné le dernier député communiste de Provence-Alpes-Côte-d'Azur Pierre Dharréville. Déjà candidat en 2017 et en 2022 dans cette 13ème circonscription des Bouches-du-Rhône, le candidat a bénéficié de la dynamique nationale de […]

Ancien gendarme engagé en politique en réaction à l'élection du socialiste François Hollande à la présidence en 2012, Emmanuel Fouquart, 58 ans, du Rassemblement national (RN) a détrôné le dernier député communiste de Provence-Alpes-Côte-d'Azur Pierre Dharréville. Déjà candidat en 2017 et en 2022 dans cette 13ème circonscription des Bouches-du-Rhône, le candidat a bénéficié de la dynamique nationale de son parti lors de cette troisième tentative, assumant une "campagne nationale" pour amener Jordan Bardella à Matignon.

Né le 30 juillet 1966 à Maubeuge (Nord), il intègre la Marine nationale à 16 ans, à l'Ecole des Mousses, puis embarque successivement sur plusieurs avisos, notamment en Nouvelle-Calédonie à l'époque de la sanglante prise d'otages dans la grotte de Gossanah sur l'île d'Ouvéa en avril-mai 1988.

Au bout de huit ans, en 1990, il rejoint la Gendarmerie, d'abord à la brigade territoriale (BT) de Monsols (Rhône), puis dans la brigade de recherches (BT) de Bonneville (Haute-Savoie). "J'ai travaillé sur des dossiers criminels, des trucs pas très sympas: viols d'enfants, meurtres…", témoigne-t-il auprès de l'AFP. Il sert ensuite dans la BT de Cluses (Haute-Savoie) avec le grade d'adjudant. Il quitte la Gendarmerie en 2006, mais reste aujourd'hui officier de réserve. Emmanuel Fouquart se lance ensuite comme courtier en assurance et emménage à Martigues, ville principale de cette 13e circonscription qui couvre une grande partie de la zone industrialo-portuaire près de Marseille.

Engagé depuis dix ans dans le parti frontiste

L'élection du socialiste François Hollande en 2012 à la présidence de la République provoque un électrochoc qui le pousse à s'engager en politique avec le RN (à l'époque Front national), d'abord comme élu d'opposition à la mairie de Martigues en 2014, puis au Conseil Régional de Provence-Alpes-Côtes-d'Azur en 2015, où il est membre des commissions des finances, de la sécurité et de la transition énergétique. Ces deux mandats locaux lui permettent d'être investi, par le parti d'extrême droite, candidat dans la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône en 2017.

Dans ce territoire ouvrier, historiquement détenu par le Parti communiste, il essuie un premier échec, sorti dès le premier tour de scrutin. Il recueille 23,74% des suffrages mais sans atteindre les 12,5% des inscrits. Cinq ans plus tard, en 2022, il est défait cette fois au second tour par le député sortant Pierre Dharréville (PCF-Nupes), après avoir récolté 31,01% des voix au premier tour. Mais, malgré l'engagement du député communiste pour défendre le millier d'emplois du groupe sidérurgique Ascometal, Emmanuel Fouquart a continué sa progression et a été élu. Lors de ces législatives 2024, Emmanuel Fouquart a réalisé un bond pour atteindre 47,53% des suffrages exprimés au premier tour, avant de battre M. Dharréville de 3.377 voix au second.

Les ambitions du nouveau député ne s'arrêtent pas là. Il compte sur cette victoire pour le propulser à la mairie de Martigues en 2026: "C'est un objectif et je sais que j'y arriverai", déclarait-il à l'AFP avant le second tour.

Un autre ancien gendarme élu en Moselle pour le RN

Un autre ancien gendarme, Pascal Jenft, a également été élu sous les couleurs du Rassemblement national, remportant son siège au Palais Bourbon au titre de la 4ème circonscription de la Moselle, en battant le député LR sortant Vincent Seitlinger, avec 52,64% des voix. Il confirme ainsi son avance obtenue au premier tour (47,52%).

Âgé de 57 ans, Pascal Jenft est né à Heckenransbach (Moselle). Après un engagement dans la Gendarmerie, en tant que motocycliste jusqu'à ses 36 ans, il a créé en 2005 son entreprise de menuiserie à Forbach. D'abord militant pour l'UMP, il est entré dans les rangs du Front national en 2014, et a notamment été conseiller régional pour le département des Vosges l'année suivante. Il avait aussi déjà été candidat dans une autre circonscription de la Moselle en 2017 sous la bannière du Front national et avait été éliminé dès le 1er tour.

Avant le premier tour, il disait avoir de "grands espoirs" pour les habitants de sa circonscription, notamment sur "l'amélioration de leur pouvoir d'achat, l'amélioration de leur situation en général", dans une interview donnée à une chaîne locale, Mosaïk Cristal. Il dit être en "parfait accord (avec le) programme" du RN.

Un ancien réserviste la Gendarmerie élu en Seine-Maritime sous la bannière RN

Enfin, Patrice Martin, 61 ans, agriculteur et ancien réserviste de la Gendarmerie a été élu dimanche député de la 6ème circonscription de la Seine-Maritime (Dieppe). Patrice Martin (RN) a obtenu 51,21% des suffrages battant le député sortant de Dieppe, Sébastien Jumel (NFP – PCF) qui a recueilli 48,79% des voix dans cette terre historiquement ancrée à gauche. Agriculteur installé en pays de Bray, Patrice Martin a battu ce candidat de gauche qui était en place depuis 2017 dans cette circonscription et qu'il avait affronté sans succès en 2022.

PMG (avec l'AFP)

Cinq gendarmes retraités et un ancien réserviste se présentaient aux élections législatives de juin 2022. Seul ce dernier accède au second tour.

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