Près de deux ans après l’annonce du démantèlement du réseau de téléphones sécurisés Encrochat et l’interception de leurs messages par les gendarmes, la justice française vient d’annoncer des premières condamnations par la justice bordelaise. Une enquête de la section de recherches de Bordeaux avait mis au jour un important trafic de drogues. Selon France Bleu, les trafiquants convoyaient de l’héroïne, de la MDMA et de la kétamine depuis la Belgique. Le principal mis en cause a été condamné à huit ans de prison.
Démantèlement de la messagerie cryptée EncroChat: de trois à huit ans de prison pour des trafiquants de drogue
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Comment les enquêteurs retournent le chiffrement contre le grand banditisme (dossier)
Si le piratage des smartphones Encrochat par les gendarmes – vraisemblablement ceux de l’INL, aidés des policiers de la DGSI – a été salué, il est également contesté par des juristes. Une question prioritaire de constitutionnalité a ainsi été déposée par un cabinet d’avocat. “La fin justifie-t-elle tous les moyens?”, demandaient les juristes. Les avocats rappellent que le dispositif technique ayant permis l’interception est soumis au secret de la défense nationale, ce qui, estiment-ils, a porté atteinte à l’égalité des armes et du contradictoire. La décision du Conseil sera rendue le 8 avril.