Nouvel épisode dans l’affaire de la gendarme Myriam Sakhri, décédée le 24 septembre 2011 dans son logement de fonction de la caserne Delfosse, à Lyon. Le 24 novembre 2023, la chambre de la Cour d’appel de Lyon était censée se prononcer sur les suites à donner à ce décès, que la famille de la militaire trouve suspect. Pour rappel, la décision sur un procès, initialement prévue pour septembre, avait été renvoyée au 24 novembre. Douze ans après les faits, le renvoi a de nouveau été renvoyé selon nos confrères du Progrès. En effet, le parquet général avait fait un pourvoi en cassation contre le précédent arrêt de renvoi, et a donc sollicité un renvoi.
Au tour de la chambre criminelle de la cour de cassation de se prononcer
Pour Vincent Brengarth, l’avocat de la famille, "on est dans des arguties juridiques", explique-t-il, avant d’ajouter : "on estime qu’il y a suffisamment d’éléments pour la tenue d’un procès contre des gendarmes mais pour des motifs de forme, le parquet général refuse de se prononcer sur le dossier ! On perd beaucoup de temps inutilement et c’est préjudiciable à l’intérêt d’une justice rapide ! Mes clientes sont exaspérées et dans l’incompréhension".
Désormais, il faut attendre la position de la chambre criminelle de la cour de cassation. Une audience est prévue le 19 décembre mais elle rendra sa décision à une date qui n’est pas encore définie. Nos confrères précisent que les termes de l’arrêt ne seront pas connus avant 2024.
Renvoi d’une décision sur un procès dans l’affaire Myriam Sakhri
La famille avait interpellé Emmanuel Macron
Pour rappel, le corps inanimé de la gendarme Myriam Sakhri avait été retrouvé en septembre 2011 dans son logement de fonction de la caserne Delfosse, dans le 2ème arrondissement de Lyon. La victime de 32 ans avait été retrouvée, avec une balle dans l’abdomen et son arme de service à ses pieds. L’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) avait conclu à un suicide, "pour raisons personnelles".
La famille de Myriam Sakhri n’a jamais cru à la thèse du suicide et avait décidé de porter plainte, doutant de l’impartialité de l’IGGN. Une information judiciaire avait été ouverte en 2012 et avait débouché sur un non-lieu en 2013, confirmé en 2014 et 2015 en appel et Cour de Cassation.
En 2021, l’affaire connaissait un nouveau rebondissement et une information judiciaire était ouverte pour "harcèlement" et "homicide involontaire". Grâce à l’audition de nouveaux témoins, l’enquête était rouverte. Ces témoignages donnaient "une autre image de la victime, plutôt positionnée en "bête noire" de ses collègues car elle dénonçait des actes racistes, machistes ou homophobes de certains" selon LyonMag.com.
La sœur de la victime avait interpellé Emmanuel Macron à travers une vidéo, afin d’obtenir son soutien dans l’affaire. Une audience prévue le 19 septembre 2023 à Lyon s’était soldée par un renvoi, obtenu par l’avocat de la famille, en raison de l’impossibilité de se prononcer sur le fond de l’affaire de la part de la chambre de l’instruction à Lyon.
Les proches de la gendarme Myriam Sakhri espèrent relancer l’enquête sur sa mort