Le sergent-chef Djamil Jacir, parachutiste de la France Libre, est décédé à l’âge de 98 ans lundi soir à l’Institution nationale des Invalides à Paris où il était pensionnaire depuis février 2013.
Selon David Portier, auteur du livre « Les parachutistes SAS de la France Libre » (éditions Nimrod, 2010), Djamil Jacir était le dernier survivant des parachutistes SAS à avoir participé aux opérations aéroportées en Bretagne à l’été 1944 et à celle des Pays-Bas au printemps 1945.
Issu d’une grande famille de Bethléem, Djamil Jacir était né le 29 juillet 1919 à Paris (VIIe). Il s’engage dans l’armée de l’air en août 1939. Affecté au Levant, il rallie les Français Libres en septembre 1941 à Damas. Affecté aux Forces aériennes françaises libres (FAFL), il rejoint le 1 bataillon d’infanterie de l’air (BIA). Breveté Special air service (SAS) en mai 1943 en Angleterre, il est alors intégré au 4 SAS qui deviendra le 2 régiment de chasseurs parachutistes (RCP).
Le 5 août 1944, Djamil Jacir est déposé dans la région de Locoal-Mendon (Morbihan) par planeur avec trois SAS et une jeep dans le cadre de l’opération Spenser pour libérer la région. Au total, cette opération engage dix planeurs (chacun avec une jeep et trois SAS). Djamil Jacir est blessé par des éclats de mortier le 13 août 1944 lors des combats pour la libération de Nantes.
Le 4 avril 1945, Djamil Jacir est parachuté dans la région d’Amherst (Pays-Bas), une opération qui réunit plusieurs centaines de SAS français.
Après la guerre, Djamil Jacir reprend sa profession de diamantaire et d’expert en pierres précieuses, devenant un spécialiste reconnu. Il portait à sa boutonnière l’insigne des SAS, une paire d’ailes en diamants.
Gaulliste convaincu, il fait partie des centaines de volontaires, dont nombre d’anciens Français Libres, qui se massèrent dans la cour du ministère de l’Intérieur, dans la nuit du 23 au 24 avril 1961, lors du putsch des généraux en Algérie. Ces volontaires avaient répondu à l’appel de Premier ministre Michel Debré, pour se porter vers les aérodromes de la région parisienne pour s’opposer à une éventuelle arrivée de militaires putschistes.
Le sergent-chef Djamil Jacir était chevalier de la Légion d’honneur et commandeur de l’ordre national du Mérite. Il était titulaire de la Médaille militaire, de la Croix de guerre 1939-1945 avec cinq citations, dont deux à l’ordre de l’armée, de la médaille de la Résistance et de nombreuses décorations étrangères.
Très impliqué dans les organisations d’anciens combattants, il avait fondé l’Association nationale des anciens parachutistes (Anap). Il avait été pendant de longues années commissaire au comité de la Flamme sous l’Arc de Triomphe.
Djamil Jacir sera ensuite inhumé au carré militaire du cimetière de Vaugirard.
PMG
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