Il est 11h00 ce samedi dans la Salle des Fêtes de l'Elysée. Les plus hautes autorités de la République, les représentants de tous les corps constitués, les invités et la famille d'Emmanuel Macron, soit près de 500 personnes, attendent le président réélu. Dès l'arrivée de celui-ci, le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius proclame les résultats de l'élection du 24 avril. Le grand chancelier de la Légion d'honneur, le général Benoît Puga, présente ensuite à Emmanuel Macron le grand collier de l'ordre en prononçant la phrase suivante : "Monsieur le président de la République, nous vous reconnaissons comme grand maître de l'ordre national de la Légion d'honneur".
Les 16 maillons portent le nom des présidents gravés à leurs revers
Ce grand collier – héritier du collier historique du Premier Empire de Napoléon, créateur de la Légion d'honneur en 1802 – symbolise la fonction de grand maître de l'ordre. Il a été remis en 1953 pour la première fois au président Vincent Auriol. D'un poids de 952 grammes, il compte 16 maillons. En son centre il y a le monogramme HP ("Honneur et Patrie", devise de l'ordre) auquel est suspendue l'étoile de la Légion d'honneur. Sur chacun des 16 maillons sont stylisées les grandes activités civiles et militaires de la Nation. A leur revers, les maillons portent le nom des présidents de la République gravés avec l'année de leur accession à la magistrature suprême. Ce collier a été porté ou présenté depuis 1953 à dix présidents, dont Charles de Gaulle, François Mitterrand, Jacques Chirac et Emmanuel Macron élus à deux reprises.
Quel bilan pour la sécurité intérieure durant le quinquennat d’Emmanuel Macron?
En 2017, le nom d'Emmanuel Macron avait été gravé au revers du 13e maillon symbolisant l'industrie et le commerce. En 2022, le 14e maillon, également gravé au nom du président réélu, symbolise la connaissance du monde. Il ne restera donc désormais que deux maillons de libre pour le ou les deux prochains présidents : la peinture et la musique pour le 15e et les sciences pour le 16e.
Après avoir signé le procès-verbal de son élection, le Président de la République prononce le premier discours officiel de son nouveau mandat.
21 coups sont tirés avec des canons de la Grande guerre
Il est midi. Le président se rend sur la terrasse du parc de l'Elysée, accompagné du Premier ministre et des présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat. Depuis l'esplanade des Invalides, de l'autre côté de la Seine, sont tirés 21 coups de canon avec deux pièces de 75 mm, le canon des Poilus de la Grande Guerre. Les douilles à blanc sont tirées en trois minutes, à raison d'une toutes les dix secondes, pour saluer l'investiture.
Le président s'incline ensuite devant le drapeau avant que l'orchestre de la Garde républicaine ne joue La Marseillaise. Emmanuel Macron passe ensuite en revue un détachement interarmées, rangé au pied du perron : Gendarmerie (une section du 1er régiment d'infanterie de la Garde); Armée de terre (légionnaires et commandos du 1er RPIMA); Marine (personnels du bâtiment Monge et du commando Hubert); Armée de l'air et de l'espace (commandement de l'espace, commandos du CPA 10). Il passe ensuite en revue un détachement formé par les 21 commandants des formations (Armée de terre, de la Marine, Armée de terre et de l'espace, Service de Santé) qui ont connu des morts pendant son premier quinquennat. Pendant ces deux phases, la musique du Bagad de Lann Bihoué joue "Entre terre et mer", un air déjà jouée en mai 2019 aux invalides à l'occasion de l'hommage national rendu aux maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello du commando marine Hubert tués lors d'une opération de libération d'otages au Sahel. Au total, il y a quelque 170 militaires.
Pas de remontée des Champs-Elysées ni de visite à la Marie de Paris
La cérémonie d'investiture, prévue pour durer une heure et demi, se termine. Le président Macron rejoint alors ses invités dans la salle des Fêtes. Comme la tradition le veut en cas de réélection (Charles de Gaulle en 1966, François Mitterrand en 1988 et Jacques Chirac en 2002, il il n'y a pas de déplacement vers l'Arc de triomphe pour déposer une gerbe sur la tombe du Soldat inconnu et de visite à la Mairie de Paris.
Le lendemain dimanche 8 mai, se déroulera la cérémonie de commémoration du 77e anniversaire de la Victoire du 8 Mai 1945. A cette occasion, le président réélu déposera d'abord une gerbe devant la statue du général de Gaulle, place Clemenceau avant de remonter en voiture l'avenue des Champs-Elysées en direction de l'Arc de Triomphe pour déposer une gerbe sur la tombe du Soldat inconnu. Pour l'occasion, il sera escorté par 28 motocyclistes de la Garde Républicaine tout autour de sa voiture. 140 cavaliers du régiment (dont sa fanfare) de cavalerie, formeront l'avant garde et l'arrière garde du cortège présidentiel. Motocyclistes et cavaliers forment alors la grande escorte mixte de la Garde républicaine.
Pour ces deux jours, la Garde républicaine mobilisera ainsi plusieurs centaines d'hommes et de femmes en grande tenue : fantassins, cavaliers, motocyclistes ou musiciens.
Pierre-Marie GIRAUD