Un gendarme, qui exerce dans les Ardennes, a été condamné à dix mois de prison avec sursis et 3.000 euros d’amende pour avoir organisé un trafic de cigarettes entre le Luxembourg et la France. Le militaire, originaire d’Avesnes-sur-Helpe (Nord), avait comme complice l’un de ses amis.
Un homme en garde à vue dénonce le trafic
Jugé le 25 septembre 2024 par le tribunal d’Avesnes-sur-Helpe, les prévenus ont reconnu les faits. Comme l’explique La Voix du Nord, le gendarme profitait des allers-retours entre sa ville d’origine et son lieu de travail dans les Ardennes pour acheter les cigarettes, moins chères au Luxembourg. Et son ami, de huit ans son cadet, s’occupait du compte Snapchat pour revendre le tabac, à des prix moins élevés qu’en France.
Leur petite entreprise a duré d’octobre 2021 à mars 2024. Elle était bien organisée. En effet, leur compte proposait même des opérations promotionnelles pour un achat groupé de neuf pots, contenant 250 grammes de tabac chacun, afin d’attirer toujours plus de clients.
Pour rappel, au sein de l’espace Schengen, dont font partie le Luxembourg et la France, un adulte a l’autorisation de transporter 800 cigarettes, soit 40 paquets et un kilo de tabac par trajet. Et ce, uniquement pour son usage personnel.
Le trafic illicite a été dénoncé par un homme qui était placé en garde à vue, début 2023. Sur les comptes bancaires, les enquêteurs ont relevé des mouvements et des fadettes qui permettent d’estimer les bénéfices du duo à 4.950 euros.
À la barre du tribunal, le gendarme de 28 ans a expliqué s’être déplacé « au Luxembourg pour (sa) mère ». « Puis j’ai cherché des personnes à qui vendre des seaux pour que cela me rembourse l’essence. Je ne me suis jamais réellement enrichi ».
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Le gendarme a reçu un blâme
En garde à vue, le gendarme avait pourtant reconnu avoir gagné 3.000 euros en dix-huit mois. Son complice, pour sa part, a reconnu l’avoir aidé à revendre le tabac. Mais il nie avoir touché de l’argent pour cela, « à part quelques euros pour un billet de train et des vêtements », écrivent nos confrères.
Les deux comparses présentaient des casiers judiciaires vierges. La procureure Clémentine Merlin a requis sept mois de prison avec sursis pour le gendarme et quatre pour son complice.
La présidente Mathilde Classeau et ses assesseurs ont été plus sévères. Le gendarme a écopé de dix mois de prison avec sursis simple et une amende de 3.000 euros. Son ami a été condamné à cinq mois avec sursis.
Le gendarme n’a pas été démis de ses fonctions. Il a reçu un blâme de la part de sa hiérarchie. L’évolution de sa carrière est gelée pour au moins cinq ans.