Course-poursuite et violences sur les gendarmes : jusqu’à quatre ans de prison ferme

Photo : Illustration (M.GUYOT/ESSOR)

31 décembre 2025 | Société

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Course-poursuite et violences sur les gendarmes : jusqu’à quatre ans de prison ferme

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Le tribunal correctionnel de Brest a condamné mardi trois hommes après une course-poursuite de trente minutes ayant fait sept gendarmes blessés. Le conducteur, multirécidiviste au volant d'une voiture volée, a percuté à plusieurs reprises des véhicules de gendarmerie.

Trois hommes ont été condamnés mardi 30 décembre 2025 à des peines allant de six mois à quatre ans de prison ferme, par le tribunal correctionnel de Brest, pour une course poursuite, à l’issue de laquelle plusieurs gendarmes ont été blessés. 

Le conducteur du véhicule, Franck L.V., 51 ans, a écopé de quatre ans de prison ferme pour violences sur plusieurs militaires de la Gendarmerie. Les juges ont infligé aux passagers Baptiste B., 21 ans et Zied S., 40 ans, respectivement 15 mois de prison ferme et six mois de prison sous bracelet électronique, notamment pour outrage et violence. Le parquet avait requis des peines allant de huit mois à cinq ans de prison ferme.

Une course-poursuite d’une trentaine de minutes

Les faits sont intervenus samedi à 23h00, quand les gendarmes ont repéré Franck L.V. urinant contre une voiture à Saint-Pol-de-Léon, dans le nord du Finistère. Ils décident de contrôler le conducteur alors qu’il repart en voiture, tous feux éteints et à vive allure. Après de rapides vérifications, le véhicule s’avère volé. Le conducteur, qui transporte trois passagers à bord, refuse de s’arrêter et prend tous les risques pour fuir.

« J’avais bu et pas de permis », a reconnu ce dernier à la barre, dans une élocution difficilement compréhensible.

La voiture emprunte une quatre voies à contre-sens, puis termine sa course dans un champ. Deux passagers prennent alors la fuite à pied, mais les gendarmes les interpellent. Pendant ce temps, le véhicule reprend sa course, percutant trois voitures de gendarmerie, avant de finir dans un fossé. La course poursuite aura ainsi duré une trentaine de minutes sur une quinzaine de kilomètres.

Lire aussi: Finistère : sept gendarmes blessés lors d’une course-poursuite avec un véhicule volé

« Une partie d’auto-tamponneuse », selon un gendarme

Parmi les neuf gendarmes présents à l’audience, plusieurs ont décrit des chocs volontairement provoqués par le prévenu. « Je me suis clairement senti en danger », a déclaré un militaire. Une autre gendarme a décrit « une partie d’auto-tamponneuses », selon son audition lue à l’audience.

Après la course poursuite, une gendarme a dû faire usage d’un taser pour maîtriser Baptiste B., qui s’était présenté sous une fausse identité. Multirécidiviste, il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt après une condamnation à trois ans et demi de prison pour violences aggravées et association de malfaiteurs.

Dans un communiqué, le procureur a fait état de sept gendarmes blessés. Cinq d’entre eux se sont vu délivrer des incapacités totales de travail (ITT) comprises entre un et 10 jours, selon la Gendarmerie.

Un casier judiciaire chargé

Franck L.V. a nié toute intention de percuter volontairement des voitures de gendarmerie. « Nous aussi, on est blessé, on pourrait porter plainte! Vous avez vu mon visage? », a-t-il lancé, véhément, en montrant les cicatrices sur son front.

Deux des trois prévenus sont chômeurs et sans domicile, avec un casier judiciaire chargé. Le conducteur a ainsi 25 condamnations à son actif. Il a passé 28 ans de sa vie en prison. Ce dernier, qui est sorti de détention en juin, est « atteint d’une leucémie, avec un pronostic vital engagé », a souligné son avocat, qui a fait appel à la clémence du tribunal, à l’instar des autres avocats.

« Face à ces faits graves, la ligne est claire: ne rien laisser passer », a réagi sur X le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez.

(Avec l’AFP)

La question du mois

Bruno Retailleau, pour lutter contre la violence et les narcotrafics en Guadeloupe, a confirmé l’installation de « deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine », mais aussi de « deux brigades nautiques », une de gendarmerie et une de police respectivement en Basse-Terre à Gourbeyre et à Pointe-à-Pitre. Pensez-vous que cela sera une réponse satisfaisante ?

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