Les affaires criminelles non-élucidées ont un nouveau QG, Nanterre. Ce nouveau pôle judiciaire dédié aux cold cases, vient tout juste d’être lancé, il y a quelques semaines. Selon Le Parisien, 107 affaires criminelles ont déjà été passées au crible, ce qui a entraîné l’ouverture de sept informations judiciaires. Il y a ainsi déjà des dossiers relatifs à des enquêtes menées par des gendarmes. Un nombre qui devrait augmenter, la cellule Ariane –cette unité de l’Arme dédiée aux cold case– ayant déjà transmis pour analyse plus de 60 dossiers au pôle de Nanterre.
Salle blindée, magistrats, accueil des familles de victimes… Comment le tribunal de Nanterre organise le pôle cold cases
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Les affaires Joanna Parrish et Marie-Angèle Domece
Suivies par la section de recherches de Dijon, ces deux cold cases sont très chauds. Pour Joanna Parrish, cette jeune anglaise de 20 ans tuée en mai 1990 en Bourgogne, la piste de l’ogre des Ardennes, Michel Fourniret, est privilégiée depuis longtemps. Mais sans éléments probants au départ, au point qu’une ordonnance de non-lieu sera rendue en 2011. Devant la juge Sabine Khéris, qui vient justement d’être nommée à la tête du pôle dédié aux cold cases, Michel Fourniret avait finalement fait des aveux détaillés.
Le tueur en série avait également confessé son implication dans le meurtre de Marie-Angèle Domèce. Cette jeune fille de 18 ans, particulièrement vulnérable en raison de son handicap, avait mystérieusement disparu à Auxerre en juillet 1988. Là aussi, la piste de Michel Fourniret avait été suivie sans succès dans un premier temps par les enquêteurs.
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L’affaire Estelle Mouzin
Confiées au départ aux enquêteurs de la police judiciaire de Versailles, les investigations autour de la disparition de la petite Estelle Mouzin ont finalement été reprises par la section de recherches de Dijon. Cette fillette de 9 ans s’était volatilisée en janvier 2003 en revenant de son école à Guermantes, en Seine-et-Marne. Les gendarmes estimaient, comme la famille de la disparue, que la piste de Michel Fourniret avait été négligée à tort. C’est là encore un dossier suivi par la juge Sabine Khéris.
Depuis la mise en examen du tueur en série, en novembre 2019, la justice tente par tous les moyens de retrouver le corps de l’enfant. Outre des éventuelles preuves supplémentaires pour confondre Michel Fourniret, cela permettra d’offrir une sépulture à la victime et de permettre à sa famille d’avancer dans le difficile travail du deuil. Pour l’instant, les fouilles sont restées infructueuses.
Les indices s’accumulent contre Michel #Fourniret dans l’affaire de la disparition d’#EstelleMouzin en 2003. Des avancées majeures à mettre au crédit de la nouvelle juge d’instruction, mais également des #gendarmes de la section de recherches de Dijon.https://t.co/3dkEJjX8qG
— L'Essor (@Essor_Gie) August 24, 2020
Nathalie Boyer
Elle avait seulement 15 ans. Nathalie Boyer avait été égorgée sur un sentier de Saint-Quentin-Fallavier, en août 1988. Ce crime fait partie de la mystérieuse série des “disparus de l’Isère”, ces affaires criminelles énigmatiques non résolues dans la capitale des Alpes. Ces neuf dossiers de meurtres et disparitions avaient été regroupés en 2008 par le parquet général pour vérifier l’hypothèse de l’implication de tueurs en série. Toutefois, on en sait guère plus sur cette affaire suivie par la section de recherches de Grenoble, signe sans doute de la difficulté des investigations.