Ce sont des Gendarmes qui, en 1942, gardaient les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande dans le Loiret

Photo : Entre 1956 et 1997, le képi du gendarme a été censuré et masqué à la gouache

18 juillet 2022 | Société

Temps de lecture : 2 minutes

Ce sont des Gendarmes qui, en 1942, gardaient les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande dans le Loiret

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C'est un point qui n'a pas été précisé hier dans le discours prononcé à Pithiviers par le président de la République, et juste évoqué par le président du Mémorial de la Shoah, Eric de Rothschild : ce sont bien des gendarmes français qui assuraient la garde des camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande en 1942, […]

C'est un point qui n'a pas été précisé hier dans le discours prononcé à Pithiviers par le président de la République, et juste évoqué par le président du Mémorial de la Shoah, Eric de Rothschild : ce sont bien des gendarmes français qui assuraient la garde des camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande en 1942, après la rafle du Vél d'Hiv'.

Un point d'histoire le confirme : en 1956, Alain Resnais présente à la commission de contrôle cinématographique un court métrage, réalisé avec l'appui d'historiens de la guerre 1939-1945 et basé avant tout sur des documents, intitulé Nuit et brouillard. Ce chef-d'œuvre sera interdit par la commission de contrôle et le ministre de l'époque, jusqu'à ce que Alain Resnais accepte de faire disparaître, dans un plan d'actualité, un képi de gendarme. Ce képi gênait les censeurs et le ministre: il rappelait que les juifs, à Drancy, étaient gardés par des gendarmes français.

(En fait, la photo dite "du gendarme" figurant dans ce film représentait la partie sud-ouest du camp de Beaune-la-Rolande, et non le camp de Pithiviers ou de Drancy).

Alain Resnais, dont le film Les statues meurent aussi, avait été complètement interdit par la censure – il sortira dix-sept ans après – et qui avait payé cette interdiction de plusieurs années d'impossibilité d'exercer son métier, céda aux pressions et fit disparaître le képi, à la suite de quoi il eut le visa. Après Holocauste, Nuit et brouillard a été diffusé par la télévision française, sans le képi… jusqu'en 1997.

(Pour en savoir plus, voir la réédition du livre de Claude Cazals, "La Gendarmerie sous l'occupation")

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Le général d'armée (2S) Jean-Régis Véchambre nous a précisé :

– "S'agissant de l'internement des juifs, cela commence à Pithiviers et Beaune-la-Rolande dès le 14 mai 1941, et à Drancy, le 20 août 1941, donc près d'une année avant le Vel d'Hiv. La garde des camps est complexe, d'une part parce que ces camps (et bien d'autres dont certains également gardés par la gendarmerie) préexistaient et servaient à d'autres types d'internements, d'autre part, parce que leur destination évoluera à nouveau, enfin parce que la nature des missions confiées aux gendarmes par les autorités évolue dans le temps".

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