Réaction de Paul Barril après le nouvel épisode de l’enquête française sur l’attentat contre l’avion de Habyarimana

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14 juillet 2021 | Société

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Réaction de Paul Barril après le nouvel épisode de l’enquête française sur l’attentat contre l’avion de Habyarimana

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Le capitaine Paul Barril a qualifié lundi le président Paul Kagame de « bourreau de Kigali », dans un entretien à L’Essor de la Gendarmerie, après l’annonce de la décision d’un juge français, enquêtant sur l’attentat de 1994 contre le président rwandais, d’ordonner la confrontation d’un nouveau témoin. Ce témoin corrobore les accusations contre le régime actuel, […]

Le capitaine Paul Barril a qualifié lundi le président Paul Kagame de « bourreau de Kigali », dans un entretien à L’Essor de la Gendarmerie, après l’annonce de la décision d’un juge français, enquêtant sur l’attentat de 1994 contre le président rwandais, d’ordonner la confrontation d’un nouveau témoin.

Ce témoin corrobore les accusations contre le régime actuel, avec celles de deux personnes déjà mises en examen dont l’actuel ministre rwandais de la Défense.

L’ancien officier de gendarmerie soutient depuis des lustres que l’avion, transportant les présidents rwandais Juvénal Habyarimana et burundais Cyprien Ntaryamira, a été abattu par deux missiles tirés sur l’ordre de Paul Kagame, alors chef de la rébellion tutsi et président du Rwanda depuis avril 2000. « La vérité finira par s’imposer face au plus grand mensonge du siècle », a affirmé à L’Essor Paul Barril, auteur du livre « » (coédition L’Essor/Télémaque, 2014), consacré au génocide du Rwanda.

Il accuse de nouveau Paul Kagame d’avoir « organisé et commandité » l’attentat.

Le  témoin dont le juge français, souhaite la confrontation,  affirme avoir eu la garde, au quartier général de l’ex-rébellion tutsi, de deux missiles antiaériens qui ont, selon ce témoin, servi à abattre l’avion sur ordre de son chef Paul Kagame.

Le soir du 6 avril 1994, le Falcon transportant les deux présidents et son équipage de trois Français, avait été touché en phase d’atterrissage à Kigali par au moins un missile. Cet attentat est considéré comme le déclencheur du génocide qui fit 800.000 morts selon l’ONU, essentiellement parmi la minorité tutsi.

Le juge, qui a procédé à deux auditions de ce nouveau témoin, dont l’AFP a eu connaissance, a ordonné fin septembre sa confrontation avec James Kabarebe, aujourd’hui ministre de la Défense, et avec un tireur présumé, Franck Nziza.

Tous deux sont mis en examen depuis fin 2010 dans ce dossier qui empoisonne les relations diplomatiques franco-rwandaises.

Selon la source, cette confrontation est prévue mi-décembre.

Deux thèses s’affrontent dans cette enquête. La première est celle d’un commando des rebelles du Front patriotique rwandais (FPR) de Kagame s’étant introduit derrière le dispositif des Forces armées rwandaises (FAR) pour abattre l’avion depuis la colline de Massaka. Elle a conduit Jean-Louis Bruguière, le premier juge chargé du dossier, à émettre en 2006 neuf mandats d’arrêt contre des membres du clan Kagame, dont sept ont finalement été mis en examen.

A l’inverse, une commission d’enquête rwandaise accuse les extrémistes “Hutu Power” des FAR qui auraient voulu se débarrasser d’un président jugé trop modéré. En 2012, un rapport d’experts français qui se sont rendus sur place a désigné le camp de Kanombe, alors aux mains de la garde présidentielle, comme zone de tir probable.

Le nouveau témoin affirme avoir surveillé avec sa section deux missiles sol-air SA-16 au QG du FPR, à Mulindi. Début mars 1994, lui et ses camarades les auraient chargés en présence de James Kabarebe dans un camion parti pour Kigali. “En juillet 1994, les deux tireurs de missiles, Franck Nziza et Eric Hakizimana, sont revenus dans leur unité. Ils nous ont alors raconté (…) qu’ils ont tiré depuis un endroit nommé +Massaka+ et plus précisément encore depuis un pont où ils avaient vue sur l’aéroport“, rapporte cet homme.

Le capitaine Paul Barril, ancien numéro 2 du GIGN, 71 ans, a annoncé il y a tout juste un an à L’Essor qu’il souffrait d’un cancer de la thyroïde et de la maladie de Parkinson. Il a précisé lundi qu’il « continue à suivre des soins ».

PMG (avec AFP)

 

 

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