Vaste coup de filet en Guyane contre une organisation criminelle franco-brésilienne

Photo : La forêt guyanaise.

7 février 2023 | Opérationnel

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Vaste coup de filet en Guyane contre une organisation criminelle franco-brésilienne

par | Opérationnel

La Gendarmerie a effectué une très importante opération de démantèlement d'une organisation criminelle franco-brésilienne vendredi 3 février 2023 en Guyane, en interpellant onze personnes, dont le chef de ce groupe. L’annonce de ce coup d’éclat a été faite par le procureur de la République Yves Le Clair lors d'une conférence de presse.

Ce coup de filet, réalisé par 200 gendarmes sur "7 à 8 sites" de l'Ile de Cayenne (Cayenne, Remire-Montjoly, Matoury) a été salué par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, dans un tweet publié samedi.

Vendredi soir, dix personnes avaient été interpellées et placées en garde à vue. Une onzième personne les a rejointes samedi, a appris l'AFP auprès du commandant de la gendarmerie de Guyane, le général Jean-Christophe Sintive.

Selon les informations de L’Essor, les gendarmes locaux ont obtenu du renfort du GIGN dont une équipe de la Force observation recherche (FOR) était depuis quelques semaines sur place pour acquérir du renseignement. L’antenne GIGN (AGIGN) de Cayenne, la plus importante des 14 existantes en métropole et outre-mer, a fait, avant le coup de filet, de l’observation, avant de participer à l’intervention proprement dite. Le GIGN de Satory est envoyé assez régulièrement en Guyane, un secteur qui constitue, selon l’un de ses membres, un "bon terrain de chasse". En décembre 2021, L’Essor révélait d’ailleurs l’envoi d’une équipe de 21 gendarmes du GIGN en renfort de l’antenne GIGN locale pour traquer une bande brésilienne ultra violente qui s’en prenait aux mines d’or, légales ou illégales, qui pullulent dans la forêt guyanaise.

Le GIGN envoyé en Guyane aux trousses d’une bande brésilienne ultra violente

Lors de sa conférence de presse, le procureur de la République, qui s'exprime rarement, a affirmé que "la cible principale a été interpellée". Il a évoqué une "organisation criminelle d'inspiration sud-américaine".

Le groupe interpellé, des hommes âgés de 20 à 30 ans, comprend quelques Français mais surtout des Brésiliens, a-t-on appris de source proche du dossier. Une information judiciaire pour association de malfaiteurs a été ouverte, a précisé le procureur. Les mis en cause ont été en effet vus lors des opérations de surveillance avec des armes, des gilets pare-balles et d'"autres éléments préparatoires à des infractions" permettant de caractériser l'association de malfaiteurs, a-t-il ajouté. Leur garde à vue peut aller jusqu'à 96 heures.

Une opération "hors norme", avec 200 gendarmes

Le général Sintive a expliqué à l'AFP que l'opération menée vendredi était "hors norme" avec la mobilisation de "200 gendarmes, dont des équipes du GIGN et des escadrons de gendarmes mobiles", qui ont agi simultanément pour parvenir à réaliser ces interpellations.

Il a fait valoir que les enquêteurs travaillaient sur ce groupe depuis un an et demi, mais que les renforts venus il y a trois mois de métropole, notamment la "task force de police judiciaire", avaient permis de donner un coup d'accélérateur à l'enquête. "On nous donne les moyens de démanteler, alors on y va", s'est félicité le procureur. "Dix enquêteurs sont dédiés uniquement à cette affaire", a souligné le général.

Selon le procureur, ce groupe était "polycriminel". Ce qui signifie, selon le général Sintive, qu'il faisait dans "tout ce qui peut rapporter de l'argent: le vol, l'extorsion de fonds, les contrats, etc…". Le procureur a déjà prévenu qu'il requerrait l'incarcération des mis en cause à l'issue de leur garde à vue.

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