Les enquêteurs de la section de recherches de Marseille et de la « cellule Emile » ont épluché 3.141 signalements, procédé à 287 auditions et à quatre gardes à vue, analysé 27 véhicules, ratissé 285 hectares, effectué 50 perquisitions et recueilli des millions de données de communication à analyser. Ces chiffres, livrés jeudi 27 mars 2025 à la presse par le patron de la SR, le colonel Christophe Berthelin, démontrent, si besoin en était, l’implication des gendarmes depuis près de 21 mois. Pour autant, leur enquête peine à déboucher.
L’intervention d’un tiers dans la mort d’Emile
L’hypothèse de l' »intervention d’un tiers » se dessine pourtant dans la mort et la disparition du petit Emile, selon le procureur d’Aix-en-Provence. Mais Jean-Luc Blachon n’écarte pas totalement la piste familiale, même si ses grands-parents, son oncle et sa tante sont ressortis libres de garde à vue. Le magistrat a donné jeudi matin des éléments sur l’enquête, un an après la découverte fortuite par une promeneuse du crâne et des restes du garçonnet de deux ans et demi.
Ainsi, a-t-il expliqué, « les vêtements et les ossements retrouvés ont été transportés et déposés peu de temps avant leur découverte ». Il a ajouté, que « les expertises permettent d’affirmer que le corps de l’enfant ne s’est pas décomposé dans les vêtements retrouvés dans la forêt ». Enfin ces expertises ont « caractérisé la présence sur le crâne découvert de stigmates anatomiques, évocateurs d’un traumatisme facial violent« . Conclusion : il existe une « probabilité d’intervention d’un tiers dans la disparition et la mort d’Emile Soleil ».
La piste familiale pas fermée
Sur la famille, « cette piste n’est pas fermée », a assuré le procureur. Il a expliqué que les quatre personnes, en garde à vue pendant 48 heures, ont été remises en liberté car « les charges n’étaient pas suffisantes pour conduire à une mise en examen quelconque« . La piste familiale avait effectivement semblé s’esquisser mardi matin avec l’interpellation de Philippe et Anne Vedovini, parents de Marie, la mère d’Emile, et de deux enfants majeurs du couple dans leur maison entre Aix-en-Provence et Aubagne. Les motifs de leurs placement en garde à vue étaient en effet graves : « homicide volontaire » et « recel de cadavre« . Le procureur avait souligné le même jours que ces auditions devaient permettre de vérifier et confronter « des éléments et informations recueillis lors des investigations de ces derniers mois ».
Une zone escarpée et isolée
Emile a disparu le 8 juillet 2023, alors qu’il venait d’arriver chez ses grands-parents, dans leur résidence secondaire du hameau du Haut-Vernet, perché à 1.200 mètres d’altitude dans les Alpes-de-Haute-Provence. Malgré plusieurs jours de battues et de ratissages judiciaires, aucune trace de l’enfant n’avait été retrouvée dans cette zone escarpée et isolée.
(Avec l’AFP)
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